Ce que l'on sait sur l'affaire de pédophilie dans un collège de l'académie de Rennes
Un professeur d'EPS a été suspendu de ses fonctions, après sa mise en examen "pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans, dans un contexte familial".
La décision a été rendue publique le même jour que la révocation à vie du directeur d'une école de Villefontaine (Isère). Dans un communiqué publié mardi 31 mars, le rectorat de Rennes (Ille-et-Vilaine) annonce la suspension immédiate d'un professeur d'éducation physique et sportive exerçant au collège d'Orgères (Ille-et-Vilaine).
Condamné en 2006 pour détention de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique, ce professeur d'EPS fait également "l'objet d'une mise en examen, actuellement en cours, pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans, dans un contexte familial". Il reste présumé innocent dans cette affaire. Francetv info vous résume ce qu'il faut savoir sur cette nouvelle affaire de pédophilie.
Quels sont les faits reprochés à ce professeur ?
"Ce dossier toujours en cours d'instruction porte sur des faits qui auraient été commis entre 2003 et 2011, dans la sphère familiale, et sont donc sans rapport avec l'exercice de sa profession", a expliqué le parquet de Rennes, qui ajoute que ces agressions sont contestées par le mis en cause. L'inspecteur d'académie, Jean-Yves Bessol, a souligné qu'en l'état, rien ne permettait de conclure que des élèves aient pu être agressés par l'enseignant au sein du collège d'Orgères, qui accueille 600 à 700 élèves.
Le professeur était en arrêt maladie depuis lundi. Sa suspension lui a été signifiée par courrier avec accusé de réception "et il a été joint par les services du rectorat", a précisé l'inspecteur. Ce dernier a souligné que la suspension était provisoire, "une mesure conservatoire pour la communauté éducative et les élèves de l'établissement", dans l'attente d'une éventuelle condamnation du suspect dans l'affaire d'agression familiale pour laquelle il est poursuivi.
Comment l'académie a pris sa décision ?
L'Education nationale n'avait pas connaissance, dans un premier temps, du passé judiciaire de cet enseignant, condamné pour possession d'image pédophile remontant à 2006, a indiqué l'inspecteur d'académie Jean-Yves Bessol. "Il n'y a pas eu de demande de mise à l'écart et de ne pas mettre en contact l'intéressé et des mineurs", a-t-il rapporté. Mais l'institution savait en revanche qu'il faisait l'objet d'une instruction en ce moment, mais sans en connaître le motif, indique France Bleu.
L'Education nationale a été avertie par une fédération de parents d'élèves. Cette décision de suspension a été prise par le rectorat après que le procureur de la République de Rennes a porté cette condamnation à sa connaissance, en application de la récente circulaire du 11 mars 2015 sur la nécessaire transmission par les procureurs des condamnations et procédures pénales d'un fonctionnaire à son administration.
Quelles sont les réactions au sein du collège ?
L'inspecteur d'académie Jean-Yves Bessol a été dépêché dans l'établissement "pour accompagner la communauté éducative". Il a précisé qu'il avait rencontré sur place des enseignants du collège Andrée-Récipon d'Orgères dans la journée. "Ils sont un peu consternés", mais "ils apprécient qu'il y ait de l'accompagnement et des mesures prises", a-t-il rapporté.
Les parents d'élèves ont également été informés. Concernant l'enseignant, "j'avais eu des échos par rapport à une attitude dérangeante, des mots un petit peu insultants et durs à l'égard des enfants" mais "pas de gestes déplacés", assure une mère, Carine. "J'ai eu des échos dès la semaine dernière", ajoute Fabienne, une autre mère de famille, "on m'avait dit de faire attention". Elle regrette surtout le "manque de cohésion entre les ministères de la Justice et l'Education nationale". "On se demande comment on arrive à des choses pareilles", s'inquiète-t-elle.
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