Nomination du Premier ministre : et pourquoi pas une femme ?
La présidente de la Fondation des Femmes, Anne-Cécile Mailfert, s'est prononcée lundi en faveur du choix d'une femme à Matignon, alors qu'Emmanuel Macron doit dévoiler le nom de son Premier ministre dans la journée.
Emmanuel Macron devrait annoncer lundi 15 mai le nom de son nouveau Premier ministre. Edouard Philippe, le maire du Havre, est le plus fortement pressenti pour occuper le poste et mener la politique du prochain gouvernement, qui sera lui annoncé mardi. Pour Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, invitée lundi matin de franceinfo, nommer une femme à Matignon permettrait de "briser" le "plafond de verre". Selon elle, "quand on a le choix, il ne faut pas faire comme d'habitude. Il ne faut pas préférer un homme, il faut essayer d'aller chercher les femmes."
franceinfo : Est-ce que ça serait un symbole forte de nommer une femme Première ministre ?
Anne-Cécile Mailfert : Il y a eu vingt hommes Premier ministre pour une seule femme. Il y a un déséquilibre flagrant dans la nomination aux postes à très hautes responsabilités. Il serait important de montrer qu'il serait acceptable que les femmes participent aux grandes orientations du pays et aux grandes décisions. Il est important que les petites filles et pour les jeunes femmes, qui se lancent en politique, puissent se dire que ce plafond de verre n'est pas du verre blindé, que c'est possible de le briser et d'arriver aux plus hautes fonctions.
Vous y croyez vraiment ?
Si on en croit les rumeurs, il est probable que le 22e Premier ministre soit un homme et cela serait bien dommage. On est au XXIe siècle. On a un jeune président de la République qui sur le sujet de l'égalité homme-femme s'est plutôt engagé. Il souhaite en faire une grande cause nationale. Quand c'est possible, quand on a le choix, il ne faut pas faire comme d'habitude. Il ne faut pas préférer un homme, il faut essayer d'aller chercher les femmes. C'est essentiel. Ce n'est pas l'idée de choisir une femme pour une femme. Je suis très contente que ce ne soit pas une femme qui soit devenue présidente de la République lors de la dernière élection, mais ce n'est pas possible qu'on continue de n'avoir que des hommes aux plus hauts postes à responsabilité.
Vous revendiquez aussi un ministère des Droits des Femmes de plein exercice, pour quelle raison ?
Cela nous alerte aussi sur le maintien des droits des femmes. Avec plus d'une cinquantaine d'associations qui représentent l'ensemble des acteurs des droits des femmes, on demande qu'il y ait un ministère de plein exercice des droits des femmes car si on créé un secrétariat d'Etat, cette personne-là ne siègera pas au Conseil des ministres. Et quand on va parler du droit du travail, il est fort probable qu'on va oublier de parler de l'égalité professionnelle, par exemple.
Craignez-vous que la parité disparaisse au sein du gouvernement ?
À partir de 2012, il y eu ce reflexe paritaire en nombre de ministres qui a été quasiment respecté. Ce n'est pas obligatoire et quand la parité n'est pas obligatoire, on s'en passe très facilement malheureusement. Quand elle est imposée dans la loi, on voit qu'elle existe. Cela devient une tradition qui, pour nous, est extrêmement bienvenue. Il faudrait qu'elle soit maintenue avec la parité au niveau des ministres et non pas seulement au niveau des secrétaires d'État.
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