Loi Veil : une "rupture fondamentale" pour Bernard Debré
Décédée ce vendredi 30 juin à l'âge de 89 ans, Simone Veil avait fait adopter la loi autorisant l'interruption volontaire de grossesse en 1974, au terme d'un débat parlementaire particulièrement éprouvant. Invité du 12-13 de France 3, le député Bernard Debré revient sur ce jour historique.
Le 26 novembre 1974, Simone Veil a 47 ans ; ministre depuis six mois, elle est peu connue, et prend la parole devant l'Assemblée nationale, une assemblée d'hommes qu'elle qualifie d'"arène". "Je n'étais pas député à l'époque", rappelle Bernard Debré. "Mais cela m'a marqué. J'étais un des seuls à être favorable à l'IVG pour des raisons relativement simples : j'avais vu mourir aux urgences des jeunes filles qui s'étaient fait avorter dans une arrière-boutique de faiseuse d'anges", témoigne l'ancien médecin.
Une rupture fondamentale
"Donc j'étais tout à fait demandeur de cette loi. Et quand j'ai vu que Simone Veil la portait, je me suis dit ça y est, on va gagner, parce que c'est une femme qui la porte, et c'était très difficile", rappelle l'ancien ministre de la Coopération. Dans son camp, elle a été sifflée. Car comme l'analyse Bernard Debré, "C'était une rupture fondamentale, parce que les gens d'un certain âge ne pouvaient pas accepter ce type d'actions médicales. Ils ne pouvaient pas accepter parce qu'il y avait une image derrière qui n’était pas acceptable non plus", estime l'ancien député.
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