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Yvelines : une plateforme de vente de drogue démantelée par des policiers "cyber-infiltrés"

Les enquêteurs se sont fait passer pour des clients sur les applications Snapchat et Telegram pour arrêter les suspects.
Article rédigé par franceinfo, Pierre de Cossette
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Cannabis (illustration). (HANNES P ALBERT / DPA / VIA AFP)

Ils sont soupçonnés d’avoir vendu toutes sortes en de drogue via les applications Snapchat et Telegram : plusieurs personnes ont été interpellées le 11 avril après une opération "d’infiltration" en ligne des enquêteurs, a appris mardi 18 avril franceinfo de source policière, confirmant une information du Parisien.

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"Rapide Service 78", "le Pharmacien 78" : derrière ces noms passe-partout,  2 600 abonnés pouvaient commander selon leurs envies, du cannabis, de la cocaïne ou encore des drogues de synthèse, et se les faire livrer en Île-de-France.

"Le client lambda rechigne de plus en plus à aller se fournir dans les cités", insiste le chef de l'antenne versaillaise de l'Office anti-stupéfiants (Ofast). "Il préfère payer 5 ou 10 euros de plus et ne pas prendre le risque de se déplacer. Depuis 4 ou 5 ans maintenant, la tendance est à l'uberisation".

Capture d'écran du compte Rapide Service 78 sur Telegram. (CAPTURE D'ÉCRAN TELEGRAM)

En septembre 2022, la police, via le centre opérationnel de renseignement opérationnel sur les stupéfiants (CROSS) apprend l'existence de ces plateformes, gérées dans les Yvelines. "Nous avons réalisé un travail d'enquête assez traditionnel pour ces trafics, avec des surveillances, des balises, des écoutes et de la sonorisation de véhicules", détaille le commandant de police. "Mais nous sommes aussi allés plus loin".

Enquête sous pseudonyme

Les enquêteurs versaillais de l'Ofast ont en effet profité d'une possibilité offerte par la loi de faire une "enquête sous pseudonyme". Ils ont intégré la liste des clients de ces deux plateformes, et le 11 avril, ils ont passé commande : lorsque le livreur est arrivé, ils l'ont interpellé, et dans le même temps d'autres policiers arrêtaient d'autres suspects – dont deux hommes de 24 et 25 ans présentés comme les têtes de réseau.

En perquisition, les policiers ont notamment saisi 10 kilos de résine de cannabis, et dans de moindres quantités, de l'ecstasy, de la MDMA (autre drogue de synthèse), de la cocaïne, ainsi que 30 000 euros en espèce, 17 000 euros de vêtements de marques et plusieurs voitures.

Les enquêteurs estiment que les activités de ce petit groupe duraient depuis deux ans et évaluent que ce trafic rapportait environ 1 500 euros par jour - 45 000 euros par mois. Cinq suspects âgés de 21 à 25 ans seront jugés le 5 mai.

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