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Vidéo Pour le 8 mars, Snapchat "installe" des statues de femmes en réalité augmentée à travers huit grandes villes de France

Le réseau social a développé un filtre pour faire apparaître ces statues à côté de celles d'hommes célèbres. Une manière de sensibiliser sur la présence trop faible des noms de femmes dans l'espace public.
Article rédigé par franceinfo - Sarah Calamand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une statue de Simone Veil en réalité augmentée installée place Clémenceau à Paris sur l'application Snapchat. (SNAPCHAT)

"Il n'y a plus une, mais désormais deux statues", place Clémenceau, à Paris, affirme Donatien Bozon. Le directeur du studio chargé de la réalité augmentée du réseau social Snapchat, le Studio AR, place fièrement son smartphone en direction de la statue du général De Gaulle. Sur l'application Snapchat, en cliquant sur une pastille à l'effigie de Simone Veil, une statue de la femme d'Etat apparaît à l'écran, comme sortie de nulle part, à côté de celle du général. Même taille, même style, même socle. 

Ce nouveau filtre, appelé aussi "lens", est disponible à partir du mercredi 8 mars, dans huit villes de France : Paris, Lyon, Marseille, Metz, Strasbourg, Bordeaux, Lille et Nantes. Dans chacune, une femme mise à l'honneur.

Une statue d'Olympe de Gouge en réalité augmentée, à côté de celle de Jean-Baptiste Kléber, place Kléber à Strasbourg. (SNAPCHAT)

"On a décidé de faire des paires, explique Donatien Bozon, entre les statues physiques d'hommes et ce qu'on pensait pouvoir être un équivalent féminin qui n'avait pas encore leur statue physique." Il détaille : "A Paris, ce sont deux personnes qui ont marqué l'histoire politique de la France. À Lyon, Antoine de Saint-Exupéry côtoie Simone de Beauvoir. À Metz, ce sera Joséphine Baker à côté de Jean Moulin. Un homme de lettre avec une femme de lettres, un résistant avec une résistante."

Parmi les huit femmes choisies, certaines sont moins connue du grand public, comme la journaliste et militante féministe Hubertine Auclert, dont la statue est positionnée place du Théâtre à Lille, ou l'écrivaine du XVIIIe siècle Françoise de Graffigny, qui elle apparaît à côté de la statue de Montesquieu, place des Quinconces à Bordeaux. 

>> Pourquoi le sexisme perdure chez les jeunes ? Le débat du Talk de franceinfo

L'équipe du studio de réalité augmentée de Snapchat est partie d'un constat : les noms de femmes sont bien moins présents dans l'espace public que ceux des hommes. Des statues virtuelles ont-elles vraiment le même pouvoir que leurs homologues représentant des hommes, qui elles sont bien présentes aux yeux des passants ? C'est déjà un pas, pour Snapchat.

"On s'est dit qu'avec la réalité augmentée, que Snapchat maîtrise depuis déjà huit ans, on pouvait mettre l'accent sur un déséquilibre."

Donatien Bozon

à franceinfo

La statue en réalité augmentée d'Elisabeth Vigée Le Brun installée à côté de celle de Pierre Puget, au parc Borély de Marseille. (SNAPCHAT)

Objectif : parité dans l'espace public

En effet, malgré les avancées de ces dernières années, les noms et les visages des femmes qui ont marqué l'histoire française sont encore très peu présents dans l'espace public. À Paris, seulement 12% des voies et équipements portent le nom d'une femme. 

Le sujet est tout de même de plus en plus pris au sérieux par les municipalités, qui s'engagent à faire davantage de place aux femmes. Depuis 2016, la ville de Nantes tente de féminiser les noms de ses rues, en proposant aux habitants d'établir une liste dans laquelle la mairie peut piocher. Résultat : 70% des noms choisis sont ceux de femmes. 

En 2023, la ville de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne) fait entrer 80 noms de femmes dans son espace public... Et les femmes sont désormais plus nombreuses que les hommes sur les panneaux des rues de la ville.

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