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Trafic de crack : "C’est une lutte prioritaire au sein du parquet de Paris", affirme la procureure de la République

Laure Beccuau assure que la justice prend à cœur les problèmes liés au trafic de crack dans la capitale. Deux objectifs : mieux soigner les consommateurs et démanteler les filières.

Article rédigé par franceinfo
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La procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, était l'invitée de franceinfo, jeudi 15 septembre. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Nous avons déféré 140 trafiquants" de crack à Paris dans les sept premiers mois de 2022, et "214 usagers, c'est-à-dire sept par semaine", indique jeudi 15 septembre sur franceinfo Laure Beccuau, procureure de la République de Paris.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a donné un an au préfet de Police Laurent Nuñez pour éradiquer le trafic de crack dans la capitale. "C’est une lutte prioritaire au sein du parquet de Paris. Deux sections y sont dédiées, ça veut dire des magistrats qui, au quotidien, sont en lien avec les services de police, tous mobilisés", a expliqué Laure Beccuau.

Mieux prendre en charge les consommateurs

"Il y a une formule qui dit, ‘ils ne savaient pas que c'était impossible alors ils l'ont fait’. Je crois qu'on ne doit pas se dire que, parce que ça nous paraît impossible, on ne va pas le faire", ajoute la procureure. Pour répondre au fléau du trafic de crack, le préfet de Police souhaite bâtir "un plan de prise en charge des consommateurs", pour tenter de faire en sorte qu'ils sortent de l'addiction au crack.

"Pour les usagers de crack, la politique pénale au sein du parquet de Paris, c'est celle du déferrement avec une première voie, celle du soin imposé".

Laure Beccuau, procureure de la République de Paris

à franceinfo

En attendant, les enquêteurs tentent de détecter les filières : "Nous avons, par exemple, récemment pu élucider un dossier où on a remonté toute la filière de celui qui importait la cocaïne, qui la distribuait ensuite, qui la donnait à des fabricants. Et donc, ça prouve que la lutte n'est jamais vaine", affirme la magistrate.

>> Trafic de crack à Paris : "C'est de pire en pire", affirment les riverains de la Porte de la Villette, le préfet de police répond

Laure Beccuau comprend la "souffrance" des habitants des quartiers du nord de Paris : "Ce qui rend cette lutte prioritaire, c’est cette dégradation des conditions de vie dans les quartiers lorsque les usagers et les trafiquants s'y installent."

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