La Loire, source d’inspiration de l’académicien Maurice Genevoix
Soldat, Maurice Genevoix a témoigné des horreurs de la Première Guerre mondiale. Il a également beaucoup écrit sur les rapports entre l’homme et la nature, depuis sa maison située en bord de Loire.
Maurice Genevoix, l’écrivain des poilus, entre au Panthéon ce mercredi 11 novembre. Amoureux du Val de Loire, où il avait une maison de campagne, il a souvent trouvé son inspiration près du fleuve de son enfance.
En 1927, Maurice Genevoix, déjà Prix Goncourt, achète une vieille masure à Saint-Denis-de-l’Hôtel, dans le Loiret. Depuis la fenêtre de son bureau, l’écrivain voit la Loire. Un fleuve cher à son cœur qui lui rappelle son enfance à Chateauneuf-sur-Loire, où ses parents tenaient un magasin. Il vit dans cette maison, dans un premier temps, une vingtaine d’années. Élu à l’Académie française en 1946, il s’installe quatre ans plus tard à Paris. Une ville qu’il apprend à aimer. Mais à 83 ans, l’académicien décide de revenir aux Vernelles, hameau où se trouve sa maison de campagne.
La maison des Vernelles, son port d'attache
Aux Vernelles, depuis son bureau, Maurice Genevoix a écrit la plupart de ses livres, une cinquantaine d’ouvrages. Si Ceux de 14, son recueil de récits de guerre rassemblés en 1949, est aujourd’hui une référence, l’académicien s’est aussi beaucoup intéressé à la nature et aux animaux. En 1925, il reçoit le Prix Goncourt pour Raboliot qui raconte l’histoire d’un braconnier de Sologne. En 1958, avec Le Roman de Renard, sa complicité avec le monde animal trouve son apogée.
Un lieu de mémoire
Qualifié d’auteur régionaliste, ce qui ne lui plaisait d’ailleurs pas toujours, Maurice Genevoix évoque souvent la Loire dans les nombreux ouvrages qui parlent de son enfance. "Ma plume reste en suspens, j'écoute, et mon coeur s'émeut : c'est la Loire, le courant de la Loire qui atteint l'étrave d'une pile, se soulève au musoir de pierre, s'entrouvre en éventail, et passe... Et toute la nuit vivante est là dans la chambre". Ce texte est extrait de Trente mille jours, écrit, dans sa maison du Val de Loire, quelques mois avant sa mort, en 1980. Dans ce testament littéraire, il explore les neuf décennies de sa vie, dont son enfance au bord de la Loire. "Je suis devenu pêcheur, je suis devenu un fanatique de la Loire. Je l’ai connue, je vivais au-dessus, au bord, dedans. Si bien qu’elle s’est incorporée à ma substance et à ma sensibilité profonde", confie-t-il en 1969 devant une caméra.
La maison des Vernelles appartient toujours à la famille de l’écrivain. Ses deux petits-enfants, qui y sont très attachés, veulent désormais l’ouvrir au public. À l’occasion de l’entrée au Panthéon de Maurice Genevoix, quelques privilégiés ont pu la visiter. "Pour nous, c’est la meilleure façon de faire comprendre pourquoi cet écrivain a décidé d’écrire toute sa vie sur le fleuve et la forêt" explique le petit-fils de l’académicien, Julien Larère-Genevoix.
Depuis la disparition de Maurice Genevoix, il y a 40 ans, rien n’a changé. Le bureau, le salon… tout est resté intact. Une volonté des petits-enfants de respecter la mémoire de leur grand-père.
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