Crise aux Antilles : une autonomie de la Guadeloupe en débat, le ministre des Outre-mer attendu sur place

Article rédigé par Marie-Adélaïde Scigacz, Pierre Godon - Jean-Baptiste Marteau
France Télévisions
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Des manifestants contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants à Pointe-à-Pitre, le 27 novembre 2021. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, atterrira en fin de journée à Pointe-à-Pitre, a appris le service politique de France Télévisions, tandis que la déclaration du gouvernement sur une autonomie de l'île continue d'être débattue. 

Ce qu'il faut savoir

La déclaration du gouvernement sur une éventuelle autonomie de la Guadeloupe continue de poser question. Les élus de l'île ont demandé, samedi 27 novembre, la venue d'une délégation interministérielle au sujet des "compétences de l'Etat" après que le gouvernement a mis sur la table cette question. Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, décolle lui pour la Guadeloupe et la Martinique, selon les informations du service politique de France Télévisions. Il atterrira en fin de journée à Pointe-à-Pitre, où il va rencontrer lundi, à la sous-préfecture de Guadeloupe, les acteurs politiques, syndicaux et économiques de l'île. "Nous voulons voir comment les récentes annonces ont infusé", confie un proche du ministre alors que selon les informations de France Télévisions, la nuit a été calme en Guadeloupe. Suivez notre direct.

Le programme de Sébastien Lecornu sur place. "Il faut mettre chacun face à ses responsabilités", dit-on au ministère des Outre-mer. "On ne peut pas refuser l'obligation vaccinale tout en voulant rester un département." "Si on veut s'affranchir de la loi de la République, alors il faut aller au bout de sa logique et que la Guadeloupe ne soit plus un département français", explique un conseiller ministériel. Sébastien Lecornu s'envolera ensuite pour la Martinique où il rencontrera également les élus locaux et les représentants syndicats à Fort-de-France, mardi. Il sera de retour à Paris mercredi matin pour assister au Conseil des ministres à l'Elysée.

Ce que demandent les élus locaux. Les élus de Guadeloupe ont demandé samedi la venue d'une délégation interministérielle au sujet des "compétences de l'Etat" après que le gouvernement a mis sur la table la question de l'autonomie de l'île, secouée comme sa voisine la Martinique par une explosion sociale qui a de nouveau occasionné des violences

Ce qu'a proposé le ministre des Outre-mer. Vendredi, dans une allocution télévisée aux Guadeloupéens, le ministre des Outre-mer a affirmé que le gouvernement était "prêt" à évoquer la question de davantage d'autonomie si cela pouvait permettre de "résoudre les vrais problèmes du quotidien des Guadeloupéens". Selon lui, la question a été posée "en creux" par "certains élus" lors des négociations des derniers jours alors qu'un mouvement de contestation, émaillé de violences, dégradations, pillages, incendies et blocages routiers, secoue ce département ultramarin depuis près de deux semaines.

Ce qu'a répondu la classe politique. La déclaration de Sébastien Lecornu a été immédiatement pilonnée par l'opposition de droite et d'extrême droite, qui a dénoncé un recul ou un lâchage, voire une tentative "d'acheter les indépendantistes radicaux", selon la candidate RN à la présidentielle, Marine Le Pen. A gauche, Jean-Luc Mélenchon a jugé "stupéfiante" la "réponse de Macron" et appelé à ne parler statut que "le moment venu", la résolution de l'"urgence sociale et sanitaire" étant prioritaire selon lui.