Comment courir en toute sécurité quand on est une femme
L'agression mortelle d'une joggeuse, lundi 8 septembre, à Sevran, peut amener certaines coureuses à renoncer à cette activité. Voici quelques conseils pour se sentir mieux armée.
Elle courait, en fin d'après-midi, dans un parc de Sevran (Seine-Saint-Denis). Une jeune femme d'une vingtaine d'années a été tuée, lundi 8 septembre, alors qu'elle faisait son jogging.
Ce drame rappelle d'autres cas de joggeuses violemment attaquées. Si elles restent isolées, ces agressions peuvent provoquer des appréhensions chez certaines adeptes de la course à pied. Et s'il n'est pas question de céder à la panique, francetv info vous donne toutefois quelques conseils pour assurer votre sécurité à petites foulées.
1Eviter de courir seule
Pour Guy Mennereau, directeur technique de l'Association nationale de self-défense (ANSD), courir accompagnée est le premier élément à ne pas négliger pour se protéger des agressions. "A partir du moment où on est deux, il y a beaucoup moins de risques d’être agressée", commente-t-il.
Courir à deux ou intégrer un groupe de joggeurs permet de repousser de potentiels agresseurs. Le site Jogg In propose ainsi de trouver des compagnons ou des séances de course à pied communes autour de chez soi. "A Paris, les équipementiers et les blogueurs organisent aussi souvent des sessions en groupe", ajoute Pascal Silvestre, fondateur et rédacteur en chef du site spécialisé Runners.
Si le plaisir de la solitude et la satisfaction d'aller à son rythme prennent toutefois le dessus, évitez de courir dos à la route. "C'est une des règles élémentaires, mais trop souvent oubliée", regrette Pascal Silvestre. Si vous avez un chien, l'option "laisse" peut être une bonne alternative.
2Bien choisir ses itinéraires
"Le bon sens doit vous guider" avant de vous lancer, insiste Guy Mennereau. On garde cette consigne en tête : éviter les endroits trop isolés, comme les bois ou les chemins de campagne. "Il vaut mieux courir dans des lieux où il y a du monde", à l'instar des parcs fréquentés, commente Guy Mennereau.
Le site spécialisé Runners recommande aussi aux femmes de ne pas passer trop près des voitures, afin d'éviter toute mésaventure. Choisir son itinéraire se révèle en tout cas plus facile que changer son horaire de course. Mais courir à la pause déjeuner plutôt que le matin ou le soir peut être un bon compromis. Dernier conseil : on varie les plaisirs. On évite donc de prendre, tous les jours, le même itinéraire.
3Développer sa vigilance
Sans tomber dans la paranoïa, il ne faut pas "nier le problème", souligne Guy Mennereau. Ce qui consiste principalement à rester vigilante. Le spécialiste du self-défense déconseille vivement de courir avec casque ou écouteurs crachant la musique à fond. "En faisant cela, on se ferme à tous les bruits, que ce soit celui des voitures comme les bruits de gravier de quelqu'un qui court derrière vous."
On lève aussi le nez de ses pieds, et on regarde autour de soi. Déjà, on profite du paysage, et cela peut en plus permettre de repérer un individu suspect ou rencontré plusieurs fois. "Quand on croise quelqu'un sur un chemin de halage par exemple, on regarde la personne, on se concentre un peu plus sur elle et moins sur sa respiration ou sa cadence", conseille Guy Mennereau. En cas de doute, on n'hésite pas à accélérer ou changer de direction.
4Penser aux gadgets
Dernière idée pour les joggeuses inquiètes : sortir équipée. Guy Mennereau recommande ainsi de se munir d'une bombe lacrymogène au gel et au poivre, à acheter sur des sites spécialisés dans la défense. "Cela évite que le liquide vous revienne dans les yeux, et les chiens sont sensibles au poivre", explique-t-il.
L'achat et la détention de bombes lacrymogènes d'un volume inférieur ou égal à 100 ml sont autorisés par la loi pour les personnes majeures, détaille le site Legifrance. Moins agressifs que le gaz, les clés ou encore le sifflet à porter autour du cou. Simple et efficace : "Le bruit peut effrayer des prédateurs", déclare Pascal Silvestre.
Sinon, on prend au moins son smartphone. "Cela géolocalise, cela permet d'alerter les secours, et cela peut servir d'arme", détaille Guy Mennereau. Des applications, comme Red Panic Button ou My Panic Alarm (disponibles sur l'AppStore ou Google Play Store), permettent notamment d'envoyer des messages d'alerte à vos contacts ainsi que vos coordonnées GPS en cas de problème.
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