Reportage "Il ne faut pas faire de démagogie" : dans le cortège parisien contre l'antisémitisme, la présence du Rassemblement National divise

Parmi les 105 000 manifestants ce dimanche à Paris contre l'antisémitisme, plusieurs membres du Rassemblement National dont la présence a été diversement appréciée par les manifestants.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Marche contre l'antisémitisme, Paris le 12 novembre 2023 (LUC NOBOUT / MAXPPP)

Dans la foule des participants à la marche contre l'antisémitisme ce dimanche : Marine le Pen, Jordan Bardella et plusieurs dizaines d'élus Rassemblement National en écharpe bleu blanc rouge. Ils ont défilé en queue de cortège, loin derrière les ministres et les autres partis politiques, mais leur présence n'a pas laissé les manifestants indifférents. 

À plusieurs reprises, Marine Le Pen a été la cible de paroles hostiles : "Casse-toi, les Juifs ne veulent pas de toi", a ainsi lancé un groupe de jeunes de gauche. Slogan validé par ce manifestant, qui n'oublie pas que le fondateur du parti d'extrême-droite a tenu des propos antisémites : "Il y a des gens qui sont des girouettes, des attrape-tout et il ne faut pas faire de démagogie avec ce principe républicain important !"

"La manière dont ils défendent les Juifs depuis le 7 octobre me touche"

Mais l'après-midi a été bien moins chahutée qu'il y a quelques années lors d'une manifestation pour Mireille Knoll pendant laquelle Marine Le Pen avait été visée par des crachats. La plupart des manifestants semblent plutôt satisfaits de voir la grosse délégation du RN. Yosi s'en approche d'un air curieux. Il raconte qu'il y a quelques années encore, il combattait le parti : "La manière dont ils défendent les Juifs depuis le 7 octobre, me touche, j'apprécie."

Preuve que le RN est en train de réussir son changement d'image, c'est aussi cela que Marine Le Pen est venue chercher aujourd'hui. Et ne lui dites pas qu'elle n'a pas sa place dans cette manifestation : "Nous sommes exactement là où nous devons être. Notre parti a démontré que nous avons été capables de faire des choix absolument sans ambiguïté." Et ces "choix sans ambiguïté ", c'est notamment l'exclusion de Jean-Marie Le Pen du parti, une rupture que sa fille prend bien soin de rappeler régulièrement. 

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