Mobilisation pro-palestinienne à Sciences Po : "Depuis le 7 octobre, il y a un mal-être énorme", selon une étudiante membre de l'UEJF

La direction de l'établissement parisien a saisi mercredi le procureur de la République pour des faits à caractère antisémite en marge d'une mobilisation pro-palestinienne.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La direction de Sciences Po Paris a saisi le procureur de la République, mercredi 13 mars 2024. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

"Depuis le 7 octobre, il y a un mal-être énorme qui est ressenti par les étudiants" juifs, déplore Salomé, étudiante à Sciences Po Paris, membre de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), auprès de France Culture, jeudi 14 mars. La direction de Sciences Po a saisi le procureur de la République de Paris pour des faits à caractère antisémite en marge d'une mobilisation pro-palestinienne, mardi, au sein de l'établissement. L'UEJF affirme que des jeunes appartenant à l'association ont été "pris à partie comme juifs et sionistes" et une étudiante de l'UEJF a été "empêchée d'accéder à l'amphithéâtre" où se tenait l'action, a indiqué la direction de l'établissement.

"Ce qui s'est passé mardi, c'est peut-être le point culminant de mois d'inconfort pour les étudiants juifs", rapporte Salomé. Elle dénonce "des remarques qui, sous couvert d'antisionisme, sont teintées d'antisémitisme", mais aussi "de l'intimidation ou parfois une ostracisation qui est claire". Par exemple, pour les exposés en groupe, "les gens sont plutôt réticents à lever la main pour faire le même sujet que nous", témoigne l'étudiante. Selon elle, lors des cours en amphithéâtre, "la rangée est plutôt vide" à côté des étudiants juifs. La militante de l'UEJF dénonce une "essentialisation des étudiants pour leur appartenance religieuse qui est extrêmement grave".

La version de l'UEJF concernant les évènements de mardi est toutefois contredite par d'autres étudiants présents dans l'amphithéâtre. "Des personnes ont refusé l'entrée à une étudiante car elle a déjà filmé des étudiants et étudiantes pro-palestiniens sur le campus et a posté [les vidéos] sur les réseaux sociaux, ce qui a mené à du cyberharcèlement, notamment envers une camarade, et on ne voulait pas que cela se reproduise", témoigne par exemple Léo.

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