Sciences Po Paris : un groupe d'étudiants occupe un amphithéâtre en soutien aux Palestiniens et s'attire les foudres de plusieurs ministres

Une étudiante de l'UEJF a été "empêchée d'accéder à l'amphithéâtre" où se tenait l'action. La direction "saisira la section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La façade des locaux parisiens de Sciences Po, à Paris, le 7 décembre 2023. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

Une action qui a provoqué de vives réactions politiques. Une centaine d'étudiants ont occupé un amphithéâtre de l'établissement de Sciences Po, à Paris, mardi 12 mars, en soutien aux Palestiniens, et a empêché une membre de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) d'y entrer. L'action, qui s'est tenue dans le cadre d'une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine", a par ailleurs bloqué la tenue d'un cours magistral.

Une étudiante de l'UEJF a "été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre" où se tenait l'action, et "des propos accusatoires ont été prononcés à l'encontre" de l'association étudiante, a dénoncé Sciences Po sur le réseau social X. La direction "saisira la section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables", ajoute-t-elle. "Nous considérons que plusieurs lignes rouges ont été franchies", affirme-t-elle à l'AFP.

Selon une étudiante de Sciences Po présente dans l'amphithéâtre, l'étudiante de l'UEJF a été empêchée d'entrer "pour des raisons de sécurité, parce qu'elle avait auparavant intimidé des étudiants propalestiniens". "Elle est la seule à n'avoir pu entrer. D'autres membres de l'UEJF ont assisté aux débats", a expliqué cette étudiante à l'AFP, sous couvert d'anonymat.

Des propos "parfaitement intolérables"

L'action a été vivement critiquée par l'exécutif. Lors du Conseil des ministres, mercredi, Emmanuel Macron a dénoncé des propos "inqualifiables et parfaitement intolérables". Le chef de l'Etat "a rappelé avec clarté et fermeté sa position : oui, les établissements universitaires sont autonomes, mais cette autonomie ne justifie en aucun cas le moindre début de séparatisme", a rapporté la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot.

"Nos établissements sont des lieux d'études et de débats. (...) Il est intolérable et choquant d'y subir la moindre discrimination, la moindre incitation à la haine", a condamné Sylvie Retailleau, la ministre de l'Enseignement supérieur, sur le réseau social X. "Ce qui s'est passé a un nom : l'antisémitisme", écrit pour sa part Aurore Bergé, ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, également sur X.

"Limite franchie à Sciences Po (...). Les étudiants de l'UEJF y sont pris à partie comme juifs et sionistes", a dénoncé l'association étudiante sur le réseau social, tandis que le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi, a déploré un "antisémitisme d'atmosphère".

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