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Attaque du Hamas contre Israël : la "vigilance extrême" de l'Élysée et du ministère de l'Intérieur face au risque d'"importation" du conflit en France

Le ministère de l'Intérieur, comme ceux de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur, sont particulièrement vigilants. Ils craignent que le conflit en cours au Proche-Orient entraîne des réactions violentes en France.
Article rédigé par Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le 9 octobre 2023. (BERTRAND GUAY / POOL)

"Vigilance extrême", dit-on à l'Élysée, comme dans l'entourage de Gérald Darmanin. Après l'offensive d'une ampleur inédite du Hamas contre Israël, faisant près de 1.400 morts de part et d'autre, selon les bilans officiels, la France craint un "risque d'importation" du conflit. L'exécutif surveille ainsi de très près les répercussions éventuelles en France. 

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Ce week-end, c'est Emmanuel Macron lui-même qui a donné l'ordre en direct au premier flic de France de renforcer la protection de tous les lieux fréquentés par la communauté juive. Une vingtaine d'actes antisémites ont, en effet, été recensés lundi 9 octobre, dans un contexte où "tous les faits sont signalés, et traités", explique place Beauvau. Ils ont abouti à dix interpellations.

Des centaines de signalements de messages haineux sur les réseaux sociaux ont aussi été déposés, et la justice est saisie pour une quarantaine d'entre eux, indiquait Gérald Darmanin. Par ailleurs, toutes les manifestations pro-palestiennes susceptibles de dégénérer seront interdites, selon une consigne passée aux préfets. Un rassemblement pro-palestinien a notamment été interdit à Lyon, lundi 9 octobre. 

Plusieurs ministères très vigilants

Face à ce risque d'importation du conflit, le ministre de l'Intérieur est "très inquiet", confie l'un de ses collègues au gouvernement, qui juge d'ailleurs cette importation "inévitable", susceptible de "rallumer la mèche" et de provoquer une nouvelle vague d'émeutes.

Dans la soirée du lundi 9 octobre, le ministère de l'Éducation nationale assurait ne pas avoir de remontées sur d'éventuels incidents dans des établissements scolaires. En revanche, un enseignant de l'université Paris-Panthéon-Assas a été suspendu à titre conservatoire. Il s'agit d'un maître de conférence qui a, selon des témoignages, tenu des propos antisémites choquants pendant un cours.

La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, a écrit dans la soirée, lundi 9 octobre, à tous les présidents d'université pour leur demander de "veiller au respect de la loi et des principes républicains" après plusieurs signalements, qu'elle désigne comme des "des actions ou des propos d'une particulière indécence". Elle les invite à apporter, à tout manquement, les sanctions disciplinaires appropriées, et si nécessaire, à saisir le procureur de la République. 

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Son cabinet indique qu'elle a aussi prévu de rencontrer dans les prochains jours l'UEJF, l'Union des étudiants juifs de France, et de réunir les référents "racisme et antisémitisme". C'est un dispositif qui a été mis en place après les attentats de 2015 en France, un réseau d'interlocuteurs pour les étudiants, les professeurs, dans les facultés. Ils sont chargés d'alerter mais aussi d'organiser des actions d'éducation et de prévention. 

Gérald Darmanin a rappelé qu'il n'aurait pas la main qui tremble pour engager la dissolution de tout collectif, association ou parti qui appellerait dit-il "à la haine, à l'intifada ou à l'apologie du terrorisme". Pourtant, en coulisses, place Beauveau s'inquiète des effets des images en provenance de la bande de Gaza, des images de civils bombardés, assiégés, parce qu'au fil des jours, elles vont être de plus en plus nombreuses et de plus en plus choquantes. 

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