: Vidéo Révélations sur les drôles de relations entre le propriétaire de l'AS Monaco et les policiers monégasques
En conflit judiciaire avec un marchand d’art suisse, le milliardaire Dimitri Rybolovlev, propriétaire de l’AS Monaco, aurait-il cherché à s’attirer la bienveillance de la police monégasque ? "Pièces à conviction" a enquêté sur certaines "faveurs" accordées par l’oligarque à des fonctionnaires de police de la principauté… Extrait.
A l’été 2017, un scandale éclate à Monaco. Au cœur de l’affaire, le milliardaire russe Dimitri Rybolovlev, en conflit judiciaire avec le marchand d’art suisse Yves Bouvier, qu’il accuse d’avoir surfacturé des œuvres. Au cours de la procédure, l'avocate de Rybolovlev, Tetiana Bersheda, doit remettre son téléphone portable aux autorités. Coup de tonnerre : parmi les milliers de SMS qu’elle croyait avoir effacés, elle échange notamment avec des responsables de la police du Rocher, dont le commissaire Christophe Haget. Aurait-elle cherché à attirer la connivence des autorités judiciaires à l’égard de son patron, qui est aussi propriétaire de l’AS Monaco ?
Pour mieux comprendre les relations entre le milliardaire et les policiers, "Pièces à conviction" s’est rendu au stade Louis II, le temple du sport du Rocher. Malgré la qualité de l’équipe football monégasque, les tribunes sont rarement remplies, mais le prince Albert II y est très assidu. Ce club serait aussi, pour le milliardaire russe, une formidable machine à distribuer des cadeaux…
"Pièces à conviction" a filmé les loges des tribunes d’honneur. Ce sont les meilleures places, parfois occupées par des célébrités locales, comme le prince Albert II ou sa sœur Stéphanie, et des célébrités nationales, comme le sélectionneur l’équipe de France Didier Deschamps. Parmi ces spectateurs privilégiés, beaucoup ne paient pas leur place : le club en offre des centaines.
Des "cadeaux" à 7 000 euros…
"Pièces à conviction" s’est procuré la liste des invités réguliers des tribunes d’honneur. En plus des invités du palais princier, de l’archevêché, des employés des ministères, la sûreté publique, c’est-à-dire la police, bénéficie de 49 invitations permanentes. Ces faveurs n’ont rien d’anecdotique et intriguent le juge en charge du dossier Rybolovlev-Bouvier. Quel rôle le commissaire Christophe Haget, patron de la police judiciaire monégasque, a-t-il joué dans cette affaire ?
"Pièces à conviction" a recueilli le témoignage d’un ancien policier, Christian Carpinelli, qui dénonce "les faveurs de M. Rybolovlev à l’égard de certaines hautes personnalités, notamment du commissaire Christophe Haget". Interrogé par le juge, le policier évalue la valeur de ces "cadeaux" : "Deux places en tribune d’honneur avec accès au buffet avant et pendant le match, j’ai pu apprendre qu’ils étaient d’une valeur de 7 000 euros par an hors taxes et par place." Collusion ? Corruption ?
Extrait de "Monaco : qui fait la loi sur le Rocher ?", une enquête de "Pièces à conviction".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.