Procès des sondages de l'Elysée : le témoin Nicolas Sarkozy refuse de répondre aux questions et dénonce une décision "anticonstitutionnelle"

Article rédigé par Raphaël Godet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Nicolas Sarkozy, le 8 octobre 2021 à Bordeaux (Gironde). (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

L'ancien président de la République, protégé par l'immunité pénale, ne peut pas être poursuivi dans l'affaire des sondages de l'Elysée.

Ce qu'il faut savoir

C'est une grande première. Jamais un ancien chef d'Etat n'avait été contraint par la justice à témoigner dans une affaire dans laquelle il est cité. Nicolas Sarkozy, protégé par l'immunité pénale, ne peut pas être poursuivi dans l'affaire des sondages de l'Elysée qui ont coûté plusieurs millions d'euros entre 2007 et 2012, mais les juges ont décidé que son témoignage était primordial pour "la manifestation de la vérité", mardi 2 novembre. L'ancien président de la République a dénoncé une décision "parfaitement inconstitutionnelle"Ce direct est désormais terminé, retrouvez notre compte rendu d'audience.

 Plusieurs prévenus, dont une partie du cabinet de Nicolas Sarkozy. De nombreux proches du locataire de l'Elysée entre 2007 et 2012 figurent parmi les prévenus dans cette affaire, dont l'ancien ministre Claude Guéant, l'ex-conseiller Patrick Buisson ou encore l'institut de sondages Ipsos.

L'ancien président a-t-il commandé ces sondages ? Protégé par la Constitution, qui offre au président de la République une immunité pénale pour les faits survenus au cours de son mandat, Nicolas Sarkozy n'a jamais été entendu au cours de l'instruction. Il est pourtant un personnage central dans l'affaire. C'est sur "instruction" de Nicolas Sarkozy que les contrats ont été mis en place, selon Claude Guéant. "On m'avait dit que l'Elysée échappait au droit commun de la gestion publique", a témoigné l'ancien ministre de l'Intérieur au cours du procès. 

 Le silence ou la prise de parole ? De nombreuses interrogations subsistent autour de ce témoignage inédit. Nicolas Sarkozy pourrait ainsi opposer le silence à certaines ou toutes les questions, en invoquant notamment le secret professionnel. "Moi, je ne réponds pas aux provocations (...) Il faut être plein de sang-froid, ne pas passionner, ne pas énerver les choses. Il y a une Constitution, il y a des lois et il faut les respecter, c'est la seule chose que je demande", a-t-il revendiqué le 20 octobre en marge d'une séance de dédicaces à Lyon.