Le patron de l'AS Monaco placé en garde à vue après la perquisition de son appartement

Il est en garde à vue. Le milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, patron du club de foot l'AS Monaco, a été interpellé, mardi 6 novembre, dans le cadre de soupçons d'escroquerie. Hervé Temime, l'avocat du milliardaire russe, a confirmé cette information du Monde à l'AFP. Selon une source proche de l'enquête, la police a procédé à une perquisition dans la matinée à son appartement penthouse situé en haut d'un immeuble très luxueux de Monaco, La Belle Epoque.

Selon Le Monde, l'homme d’affaires russe est au cœur d'une information judiciaire ouverte en 2017 par le parquet général de Monaco pour des faits de "corruption", "trafic d'influence actif et passif" et complicité de ces délits. Hasard du calendrier, sa garde à vue intervient le jour où son club a sombré face à Bruges (4-0) lors de la 4e journée de Ligue des champions.

Du statut de plaignant à celui de mis en cause

"Les faits pour lesquels il est entendu reposent (...) sur l'exploitation du téléphone portable de son avocate", Tetiana Bersheda, ont précisé dans un communiqué Hervé Temine et son confrère Thomas Giaccardi. Les avocats n'ont de cesse, depuis la saisie de ce téléphone, de dénoncer une atteinte au secret des correspondances de l'avocat. "Un recours devant la cours de révision de Monaco est en cours à cet égard", rappellent-ils mardi.

Parus dans Le Monde, des SMS tirés du téléphone de Tetiana Bersheda ont fait scandale à Monaco. Ils semblent démontrer que Dmitri Rybolovlev aurait profité des apparentes bonnes relations de son avocate avec les dirigeants de la police monégasque et avec le garde des Sceaux de la principauté pour piéger un marchand d'art suisse.

Pourtant, au départ, c'est le patron de l'AS Monaco qui accusait le marchand d'art de l'avoir escroqué pour un milliard de dollars, en appliquant des marges exorbitantes. Il a même déposé plainte début 2015. Du statut de plaignant et accusateur, Dmitri Rybolovlev, est finalement passé, en octobre 2017, à celui de mis en cause, inculpé pour "complicité d'atteinte au droit au respect à la vie privée".