Société : journaux intimes d'adolescents, toujours nécessaires
Les secrets des journaux intimes. Les années passent, et malgré Internet, malgré les réseaux sociaux, il reste en bonne place dans les tiroirs, souvent fermés à clé, des adolescents. Le journal intime n'est pas seulement un texte, c'est une manière de vivre et de regarder le quotidien. Quel sens a-t-il aujourd'hui ? Les parents doivent-ils le lire.
Ecrire pour se souvenir, ne rien oublier de sa jeunesse, c'est ce qui pousse Clément, 17 ans, à noircir chaque jour quelques lignes de son journal intime.
J'écris sur le collège, les profs, les orientations. Je me suis pris une baffe, mais pas par mail.
Clément a commencé à écrire il y a deux ans quand il est tombé amoureux pour la première fois.
C'est le premier journal que j'ai fait. Là, on avait mangé une sucette ensemble donc j'avais collé le papier ici. Puis je parle un peu de tout à commencer par l'amour mais pas que.
Les amis, les parents, le simple récit d'une journée ou encore ces réflexions sur le monde et la société. Il écrit tous les jours sur tous les sujets et partout.
Ça peut être au lycée, à l'internat, à l'extérieur, dans la rue.
En ce moment, il a des pensées un peu agitées. Avec le bac à la fin de l'année, il est préoccupé par son avenir.
Vu que je n'ai pas d'excellentes notes, que je ne travaille pas assez, je le note aussi dans mon journal. L'adolescence est une phase où on est un peu paumé et ça me fait du bien de l'écrire.
Ecrire pour mieux se connaître, une nécessité pour nos ados souvent bouleversés par leur corps qui change, leurs émotions. Alors quoi de mieux qu'un journal intime où chacun peut se livrer.
J'ai un journal intime depuis quelques semaines et j'y écris mes secrets. Par exemple, je note que j'aime Eliot.
J'écris mes chansons parce que je chante et aussi des secrets.
Quand mon grand-père est mort, je l'ai écrit. Quand j'ouvre mon journal intime, je pense à lui.
La règle est toujours la même pour les parents : ne jamais l'ouvrir même si votre ado vous inquiète.
On n'y accède pas sans l'autorisation du détenteur. Si on veut voir un journal intime, on le dit à l'adolescent. "Peut-être as-tu écrit dans ton journal intime des choses que tu as du mal à dire et qu'il pourrait m'aider à t'aider. Serais-tu d'accord que j'y jette un oeil.
Les parents de Clément n'ont jamais cherché à savoir ce qu'il y avait dans son journal. Sa soeur en revanche.
J'y ai jeté un petit coup d'oeil. Mais je lui ai pas dit.
Si le langage change, les psychologues affirment que le besoin d'écrire lui est resté intact. Internet, les réseaux sociaux ou les jeux video n'ont donc pas eu raison du journal intime.
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