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Sécurité à l'hôpital

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Article rédigé par franceinfo
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Près de 80% des personnels infirmiers seraient favorables a la présence d'agents de sécurité dans les hôpitaux à cause de l'explosion des agressions verbales et physiques au quotidien. L'hôpital n'est plus un sanctuaire.

Journée plutôt calme aux urgences de Limoges. Mais en fin de soirée, un patient alcoolisé s'en prend à un médecin de garde.

T'es une grosse merde, faut vraiment être débile. Non, je vais pas me calmer. Toi tu fermes ta gueule.

Monsieur, on se calme.

Il est au milieu des autres patients.

Qu'il dégage.

C'est moi le médecin qui m'occupe de vous, pas lui.

Ben alors qu'il dégage.

Un autre médecin prend le relais et lui administre un calmant. Le premier médecin s'éloigne.

C'est pas difficile.

Ben si mais.

De garder son calme.

Si, c'est difficile mais faut y'arriver. Si on s'énerve, ça fait monter la mayonnaise, ça nous aide pas. Et surtout ça dérange les patients autour.

L'homme a une plaie et doit être soigné. Mais l'équipe va attendre qu'il desaoûle et l'attacher.

Connard, sale pute.

Eh oh, ça sert à quoi de parler comme ça.

Mais il me provoque.

Non, c'est le médecin. Un minimum de respect, ça serait pas mal.

Certains soirs, jusqu'à 6 personnes agressives ont dû être attachées. Stephanie a été menacée, il y a 2 mois, avec ses propres ciseaux par une détenue en soin.

Ça a bouleverse ma vie, mon entourage. Mon mari l'a mal vécu et n'est pas rassure quand je viens travailler. On a épargne un peu les enfants mais ils ont senti quelque chose. Ils ne savent pas si je vais rentrer quand je travaille. Ça chamboule une vie, c'est sûr.

Peu après, le médecin de garde est appelé d'urgence.

Le docteur arrive.

Cette dame ne veut plus attendre.

On va attendre que le docteur arrive.

Il doit la calmer.

Vous êtes en danger. On peut pas vous laisser partir comme ça.

Il faut la persuader de rester et parler. Avant l'explosion.

On va pas vous garder forcément mais il faut faire l'analyse.

La discussion durera 20 mn. Qu'est-ce qui vous rend triste.

Mais la prise de sang ne vous en empêchera pas. Il faut être sûr qu'il n'y a rien pour vous laisser rentrer. J'appelle votre mari.

Il veut plus d'information et appelle le mari.

Elle a une fracture du poignet mais ne veut pas qu'on la soigne. D'accord, je revois avec elle.

Un temps nécessaire pour désamorcer les tensions.

Discuter, ça prend plus de temps, mais on a réussi à faire la prise de sang.

Il faut gérer ces tensions 24/24h aux urgences.

Ce monsieur a une plaie dans la tête.

Vous avez une beau chapeau.

Ce jeune homme s'est coupé les doigts.

L'index mais les autres ont pris un peu.

Ce patient anglais a des trous de mémoire. Face à l'inquiétude, l'attente, certains derapent. Et la violence explose. C'est ce qui est arrive à Donatien le week-end dernier.

Ça s'est passé ici samedi matin, à 7h.

Une couple qui sortait de boîte de nuit s'en est pris au personnel. Alertés par les caméras, les soignants ont dû gérer la bagarre.

On était nombreux. Des collègues ont pris en charge le jeune homme pour le maîtriser. Moi et d'autres avons maîtrisé la jeune fille. Donc on est interrompus pour gérer une bagarre, et ça se finit par des gestes de policiers. C'est pas notre boulot.

Les violences physiques sont de plus en plus fréquentes. La direction organise des stages d'auto-défense. Camille, formateur, donne quelques conseils à Donatien qui est nouveau.

Si tu me prends par le col, avec la main comme ça, je me mettrais les jambes en trois-quart pour me protéger en bas. Et je pourrais faire ceci, avec des gestes simples.

La formation est obligatoire pour tout le personnel des urgences.

Faut garder ses distances, pour se protéger.

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