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Vidéo "Une oasis de vie dans un océan de rien du tout" : Thomas Pesquet évoque la beauté de la Terre vue depuis l'espace

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Article rédigé par franceinfo
Radio France

Invité de franceinfo vendredi, Thomas Pesquet a raconté son séjour dans l'espace, près de trois semaines après son retour sur Terre. Le spationaute français a insisté sur la "beauté incroyable" et la "fragilité" de la planète.

Trois semaines après son retour sur Terre, le spationaute français, Thomas Pesquet, était l'invité de franceinfo vendredi 23 juin. Après avoir passé six mois à bord de l'ISS, il va "bien" et a pratiquement récupéré toutes ses capacités physiques. "Il me manque juste un peu d'endurance", a confié Thomas Pesquet. L'astronaute a beaucoup tweeté pendant son séjour avec de très belles photos de la Terre. "Les gens ont pu se rendre compte de la beauté de la planète avec mes photos, mais j'espère qu'elles font aussi réfléchir à sa fragilité", a-t-il commenté. "La Terre, c'est vraiment une oasis de vie dans un océan de rien du tout."

franceinfo : Vos collègues de l'ISS vous manquent-ils ?

Thomas Pesquet : Oui, parce qu'ils deviennent comme votre famille. On est confinés, on fait tout ensemble, on mange ensemble, on se prépare le petit-déjeuner. C'est une cellule familiale qu'on crée pendant six mois. Donc, tout à coup, c'est un peu bizarre de se retrouver dans un environnement différent. Mais je pense qu'on restera amis pour la vie.

Est-ce que vous avez retrouvé 100% de vos capacités physiques depuis votre retour, le 2 juin ?

Pour l'instant, 100% peut-être pas. On va dire 99%. Tout ce qui me manque, c'est un peu d'endurance. Mais tout le reste - force, densité osseuse, vision, équilibre - est déjà revenu. Cela va très vite. 

Quand un spationaute part dans l'espace, la première chose qu'il regarde, c'est la Terre...

Oui, mais c'est naturel. C'est en allant dans l'espace qu'on se rend compte que la Terre est vraiment une oasis de vie dans un océan de rien du tout et c'est d'une beauté incroyable, donc naturellement quand on est dans l'espace, on se tourne vers elle.

Quand on redescend sur Terre, a-t-on un regard détaché sur les événements ?

Le monde change vite, j'ai décollé sous le président Hollande et Barack Obama, je reviens sous Emmanuel Macron et Donal Trump. La morale, c'est que lorsqu'on a des choses à faire, il ne faut pas les reporter au lendemain parce que les choses peuvent changer rapidement.

Les photos que vous avez prises de l'espace et l'aura que vous avez aujourd'hui n'ont-ils pas plus d'impact qu'un rapport du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) ?

Je n'ai pas les connaissances qu'ont les scientifiques du Giec, mais les problèmes de la planète sont à une échelle qui nous dépasse. Nous ne sommes pas faits pour comprendre des chiffres avec plein de zéros, moi le premier. J'ai eu la chance de prendre du recul sur la planète et de ressentir ces problèmes, donc maintenant j'essaye de transmettre mes connaissances. Les gens ont pu se rendre compte de la beauté de la planète avec mes photos, mais j'espère qu'elles font aussi réfléchir à sa fragilité.

Vous l'avez dit vous êtes un cobaye, est-ce que, finalement, c'est ça votre mission ?

On est les yeux et les mains des scientifiques sur Terre. On exécute les expériences. On est opérateurs sur les matériaux et la physique des fluides, et parfois cobayes sur la physionomie et la médecine. Une des recherches que nous faisons dans l'ISS, c'est comment voyager plus loin et plus longtemps dans l'espace. L'autre aspect, c'est aussi d'avoir des résultats qui ont des applications sur Terre, en médecine ou dans la physique des fluides par exemple.

Vous aviez conscience de l'engouement suscité par votre mission ?

Moi j'essaye d'intéresser les gens. Quand j'étais petit, j'aurais adoré pouvoir suivre une mission spatiale. J'espère que cela va montrer aux enfants qu'on peut faire plein de choses dans la vie, qu'on a le droit de rêver : "Lancez-vous, on arrive toujours quelque part !"

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