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Espace : la mission de Thomas Pesquet a permis de comprendre la "finitude, la fragilité et l'isolement" de la Terre

Après plus de six mois dans l'espace, l'astronaute Thomas Pesquet rentre vendredi sur Terre. Sa mission a été "un véritable succès" pour son ainé, Jean-Pierre Haigneré.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La terre vue de la station spatiale internationale, le 21 mars 2017.  (THOMAS PESQUET / MAXPPP)

Le spationaute Thomas Pesquet rentrera vendredi 2 juin sur Terre, après une mission de six mois et demi dans la Station spatiale internationale (ISS). C'est le dixième Français à être allé dans l'espace.

Pour Jean-Pierre Haigneré, recordman français du temps passé dans l'espace (209 jours en deux missions), Thomas Pesquet "a réalisé un sans-faute" et a permis de faire apprécier au public "cette aventure moderne", de regarder notre planète et d'en comprendre "sa finitude, sa fragilité et son isolement".

franceinfo : Quel regard peut-on porter sur la mission de Thomas Pesquet ?

Jean-Pierre Haigneré : C'est un véritable succès. Tout le monde a vu comment Thomas était communiquant. Mais derrière, il y a l'exécution d'un programme scientifique extrêmement dense, des opérations complexes comme les sorties extravéhiculaires, qui sont des activités exigeantes sur le plan physique et sur le plan de la précision. Thomas a fait un sans-faute. Il a beaucoup de générosité dans sa manière de partager son expérience avec le public. J'espère que le public aura apprécié et aura compris ce qu'est cette aventure moderne.

La mission de Thomas Pesquet a montré que l'espace n'a jamais semblé aussi proche...

Il n'est pas très loin, 400 kilomètres. Ce qui est extraordinaire, c'est de voir cette Terre dans l'échelle de l'univers. Ce qui est surprenant dans l'espace, outre la beauté de la Terre, c'est cette capacité de rentrer dans le macrocosme. Quand on est étudiant, on regarde au travers d'un microscope où l'on voit les détails intimes d'une réalité avec laquelle on vit, mais qu'on ne découvre qu'à travers un instrument. Découvrir la Terre dans son univers, c'est comprendre sa finitude, sa fragilité et son isolement. Tous les astronautes qui reviennent d'une séance comme cela sont amoureux de leur planète et ont une profonde culture de la protection de cette planète.

Cette médiatisation de l'expédition de Thomas Pesquet est-elle importante pour le secteur spatial ?

Le CNES, le Centre national d'études spatiales, a un budget qui n'est pas tellement important : 2,4 milliards d'euros pour l'ensemble de ses activités. L'espace, aujourd'hui, tout le monde en fait sans le savoir, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir. Tout le monde utilise l'espace tous les jours. C'est devenu un outil qu'on utilise de manière commune, outre le fait que c'est un outil de souveraineté qui permet d'avoir des satellites météo, d'observation, de communication. Pour les agences spatiales, qui sont un monde d'ingénieurs très pointus, cette mission est une opportunité de montrer le niveau de qualité de la France et de l'Europe dans ce domaine aérospatial.

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