En images De fascinantes aurores boréales dans le ciel français vendredi en raison d'une tempête solaire exceptionnelle

Un festival dans toute la France et bien au-delà. Des aurores boréales ont teinté le ciel de rose et de violet, vendredi 10 mai dans la soirée, pour le bonheur de nombreux observateurs qui ont partagé leurs clichés en masse sur les réseaux sociaux. Ce phénomène est la conséquence d'une tempête solaire d'une rare intensité, lors de laquelle "un nuage de gaz est éjecté rapidement" de l'étoile, explique à franceinfo Eric Lagadec, astrophysicien à l'Observatoire de Côte d'Azur.

"Ces aurores boréales peuvent apparaître quand ce gaz interagit avec l'atmosphère et le champ magnétique. Il y a eu quelques aurores boréales ces derniers mois, mais là, c'est vraiment très gros", commente l'astrophysicien, qui recevait, au même moment, "des centaines de photographies de toute la France".

"Il y a eu au moins quatre éruptions solaires, et voilà tout qui arrive", commente encore le chercheur. Ces éjections de "masse coronale" proviennent d'une tache solaire faisant environ seize fois le diamètre de la Terre, et parcourent plusieurs centaines de kilomètres par seconde. "Le Soleil a un cycle d'activité de 10 à 13 ans et nous sommes dans un pic." Ce phénomène concerne à la fois les hémisphères nord et sud, explique Eric Lagadec, mais il est encore plus manifeste au nord, davantage coutumier de ce type d'observations. "En Suède et en Norvège, ils doivent s'éclater. Cela devrait bientôt se déclarer au Québec si les conditions sont stables, et elles semblent l'être."

Eric Lagadec conseille aux curieux de sortir et de regarder vers le nord, en s'éloignant de toute source de lumière. Et même en l'absence évidente d'aurore boréale, il est également possible de prendre des photographies avec un long temps de pose, pour voir apparaître de potentielles belles surprises à l'arrivée. Et si vous avez manqué le spectacle de la nuit, persévérez. "Il y a encore des chances qu'il y en ait demain", prévient-il.

Le dernier événement classé de niveau 5 sur une échelle de 5, comme celui qu'a connu l'Europe vendredi, remonte à octobre 2003, un épisode surnommé "les tempêtes d'Halloween". A l'époque, des coupures de courant étaient survenues en Suède et des transformateurs avaient été endommagés en Afrique du Sud. L'événement en cours sera en revanche moindre que la tempête solaire de 1859, la plus importante enregistrée selon la Nasa. Aussi connue sous le nom d'"événement de Carrington", elle avait très fortement perturbé les communications par télégraphe.