Une association d'aide aux victimes de sectes dénonce le "sentiment d'impunité" des faux médecins condamnés pour exercice illégal de la médecine

Selon une enquête de franceinfo, Miguel Barthéléry qui prétend guérir le cancer par le "manger cru" et des purges poursuit ses consultations malgré une condamnation pour "exercice illégale de la médecine".
Article rédigé par franceinfo
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Un médecin (illustration). (KETTY BEYONDAS / MAXPPP)

Pascale Duval, directrice et porte-parole de l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu victime de sectes (UNADFI), a dénoncé lundi 22 janvier sur franceinfo le "sentiment d'impunité" de certains faux médecins condamnés pour exercice illégal de la médecine, mais qui continuent d'exercer. C'est le cas Miguel Barthéléry qui prétend guérir le cancer par le "manger cru" et des purges. Malgré une condamnation, l'homme poursuit ses consultations, selon une enquête de franceinfo, alors qu'il est soupçonné d'avoir entraîné la mort de plusieurs malades en phase terminale de cancer. Le "naturopathe" compte plus d'une centaine de patients.

Le sentiment d'impunité est "bien plus fréquent qu'on peut le croire et c'est un phénomène ancien", a expliqué Pascale Duval. La crise due au Covid-19 a fait émerger une médecine parallèle orchestrée par des gourous ou guérisseurs en tout genre. Le Covid-19 "a mis en lumière ce genre d'activités frauduleuses" mais "ils étaient là depuis bien longtemps et les terrains étaient déjà prêts".

Des "gourous guérisseurs"

Pascale Duval ne souhaite pas dénigrer la naturopathie : "À la base, la pratique en elle-même n'est pas dangereuse et c'est important de le dire". Mais, ces faux médecins prospèrent en s'appuyant sur les défaillances du système de santé", a-t-elle expliqué. Ces "gourous guérisseurs" vont "profiter des failles, des déserts médicaux, des erreurs médicales, etc.", a poursuivi la porte-parole de l'UNADFI

Les familles sont souvent désemparées alors que leurs proches sont sous emprise d'un gourou. "Ce qui doit alerter, c'est quand la personne insiste trop sur des questions sur votre vie personnelle, quand elle commence à immiscer en vous le doute envers la médecine conventionnelle quand vous êtes gravement malade. Il va vous éloigner des traitements qui pourraient éventuellement vous sauver ou au moins rallonger votre vie", a-t-elle expliqué.

Un projet de loi sur les dérives sectaires va être présenté en février à l'Assemblée nationale. Le texte prévoit notamment de créer un nouveau délit de provocation à l'abandon de soins. "Nous l'espérons de tous nos vœux", a indiqué la directrice de l'UNADFI. "Bien sûr qu'il faut une loi parce qu'il y a des individus qui exercent une emprise sur une personne et qui en font ce qu'elles veulent. C'est très difficile à prouver devant les tribunaux", a-t-elle souligné. Surtout que les proches ne peuvent pas porter plainte pour la personne qui est sous emprise. "Pour l'instant, la loi ne le permet pas", a souligné Pascale Duval.

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