VIH : "2 500 personnes chaque année découvrent leur séropositivité à un stade trop avancé", regrette la directrice générale de Santé publique France
"2 500 personnes qui chaque année découvrent leur séropositivité à un stade trop avancé", a regretté vendredi 1er décembre sur franceinfo Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France, en cette journée mondiale de lutte contre le sida.
franceinfo : Quelle est la situation aujourd'hui ?
Caroline Semaille : 40 ans après la découverte du virus, on a encore des personnes qui découvrent leur séropositivité et on a encore trop de personnes qui découvrent leur séropositivité à un stade trop avancé de la maladie.
A quoi correspond un stade trop avancé ?
Aujourd'hui, on a 2 500 personnes qui chaque année découvrent leur séropositivité à un stage trop avancé. On a heureusement des traitements extrêmement efficaces, donc ils vont avoir une vie tout à fait normale. Mais c'est quand même une perte de chance. Il faut être dépisté et être diagnostiqué le plus tôt possible.
Le dépistage est-il la seule solution pour faire baisser les contaminations ?
On a plusieurs leviers pour lutter contre l'infection du VIH. Il y a le dépistage. On a plus de 6,5 millions de dépistages. Il faut se faire dépister le plus tôt possible, surtout dès que l'on a des signes comme une fatigue chronique, une angine qui ne passe pas. Il faut en parler à son médecin qui peut proposer ce dépistage et il ne faut pas le refuser. Il y a des freins et c'est dommage parce qu'il est complètement gratuit. Vous pouvez vous faire dépister sans ordonnance, sans prescription.
Est-ce qu'il y a des raisons sociétales qui nuisent au dépistage ?
Il faut encore qu'on lutte contre les discriminations et c'est pour ça qu'on a fait pendant plusieurs années des campagnes pour lutter contre la discrimination. On n'osera pas aller faire un dépistage si on se sent pointé du doigt. On voit aussi qu'il a un recul (chez les jeunes) dans les connaissances en matière de transmission, d'infection au VIH. Parfois, j'ai l'impression d'être 30 ans en arrière.
Est-ce que la crise sanitaire a eu des effets sur le dépistage ?
On sait qu'en 2020 et 2021, on a eu un recul des dépistages pour beaucoup de choses, comme le diabète, le cancer colorectal et évidemment le VIH.
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