Romuald, patient genevois guéri du VIH : "Je trouve important de montrer qu'on peut très bien vivre avec un traitement", confie-t-il

Romuald est le sixième homme au monde à avoir guéri du VIH. Sur France Inter, jeudi, ce Franco-Suisse de 51 ans invite les jeunes "à se protéger car le Sida malheureusement n'est pas encore fini".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Romuald, un patient genevois guéri du VIH, était l'invité de France Inter le 30 novembre 2023. (RADIOFRANCE)

"Je trouvais important de sortir un peu du bois, afin de montrer qu'on peut très bien vivre aisément avec un traitement", confie jeudi 30 novembre sur France Inter Romuald, sixième homme au monde guéri du VIH. Ce Franco-Suisse de 51 ans, surnommé le "patient de Genève" tient à prendre la parole dans les médias pour "montrer que les traitements ont beaucoup progressé" ces dernières années. "Ce n'est plus comme il y a des années en arrière", assure-t-il.

Contaminé par le VIH à 17 ans, Romuald se souvient qu'à l'époque "à l'école" et dans sa famille "on ne parlait pas du VIH et il n'y avait pas de prévention". Quand il a donc reçu son diagnostic, il était "très peu entouré". "Ma famille n'était pas au courant, au début je n'ai pas osé leur dire", se remémore-t-il. Le jeune homme s'est donc "retrouvé tout seul avec ce diagnostic, sans savoir trop quoi en faire et en penser". Il apprend alors à vivre avec le VIH et les traitements : "J'ai eu la chance d'avoir très peu d'effets secondaires, voire pas du tout ; je suis tombé à l'époque où les traitements avaient beaucoup évolué", affirme-t-il.

Parallèlement, Romuald développe une maladie des yeux, sans lien, assure-t-il, avec sa séropositivité : "J'ai eu un décollement de rétine et un glaucome", à tel point que "ma vue a terriblement baissé", explique-t-il. Aujourd'hui, le Genevois est "quasiment non voyant".

En 2018, nouveau coup dur, on diagnostique à Romuald une leucémie. S'il ose rire aujourd'hui en appelant tous ces coups du sort un "cumul des mandats", le Franco-Suisse garde le souvenir traumatique de ce qu'il qualifie de "période la plus difficile de [sa] vie". Il doit vivre dans une "chambre stérile" et suivre des "traitements très lourds, chimiothérapie, radiothérapie". Pour anéantir les cellules cancéreuses, Romuald doit recevoir une greffe de moelle osseuse pour "renouveler le sang qui était infecté et [lui] redonner des cellules propres, sans contamination du cancer".

Une greffe qu'il ose qualifiée de "bénéfique pour le VIH, c'était un mal pour un bien". Alors que son organisme rejette la greffe, ses défenses immunitaires se renforcent en effet, au point sans doute de combattre les cellules porteuses du VIH. "Tout le monde pensait que ça ne fonctionnerait pas, et par miracle cela a tout de même fonctionné", ajoute le Franco-Suisse qui a arrêté le traitement pour le VIH "pour la recherche". Romuald insiste sur l'importance de la prévention sur la lutte contre le VIH, regrettant qu'on "en parle de moins en moins". Il lance donc un appel, notamment aux jeunes, les invitant à "se protéger car le Sida malheureusement n'est pas encore fini".

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