Cet article date de plus d'un an.

Préservatifs gratuits pour les moins de 26 ans : comment va se passer la distribution en pharmacie ?

Entrée en vigueur depuis le 1er janvier, la gratuité des préservatifs pour les mineurs et les 18-25 ans pose toutefois quelques questions pratiques. franceinfo y répond.
Article rédigé par Hugo Charpentier, Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des préservatifs masculins distribués dans un centre de prévention à Paris, en 2020. (STEPHANE DE SAKUTIN / POOL)

"En pharmacie, le préservatif sera gratuit pour les 18-25 ans. Cela va commencer dès le 1er janvier. C'est une petite révolution de prévention", avait indiqué Emmanuel Macron début décembre 2022. Depuis dimanche 1er janvier, donc, les préservatifs masculins sont désormais gratuits en pharmacie pour tous les moins de 26 ans, alors que les infections sexuellement transmissibles sont en augmentation dans le pays. 

>> Préservatifs gratuits pour les moins de 26 ans : "Les arbitrages au niveau ministériel ont été pris tardivement", explique un pharmacien

De fait, les moins de 26 ans - que l'on soit une fille ou un garçon - pourront ainsi récupérer gratuitement une boite par jour, de deux marques de préservatifs uniquement "Eden" et "Sortez couverts". Pour cela, la seule question que posera le pharmacien est simple : "Quelle est votre date de naissance ?".

S'il a plus de 18 ans, le majeur doit donner sa carte Vitale au pharmacien, qui, en échange, lui remet gratuitement une boite de 12 ou 24 préservatifs, selon la marque. Si c'est un mineur, le pharmacien délivre alors de fait la boite de préservatifs : c'est anonyme, les parents ne recevront pas de courrier ou mail récapitulatif de l'opération de la part de l'Assurance maladie. Les plus de 16 ans peuvent toutefois présenter leur carte Vitale s'ils le souhaitent, mais ce n'est pas obligatoire. 

A partir de quel âge ?

Reste une question : y a-t-il un âge plancher ? Aucune consigne précise n'a été donnée en ce sens, c'est donc au pharmacien de juger, et d'estimer, par exemple, si un enfant ne vient pas réclamer des préservatifs pour jouer après à faire des bombes à eau avec les copains. D'ailleurs, sur la question des abus, des trafics, le gouvernement fait le pari de la responsabilité : ce système d'anonymat ne permet pas de garde-fous tels que de s'assurer qu'un mineur a déjà fait le tour des pharmacies de la commune pour réclamer le même jour des dizaines de boites de préservatifs. 

Les mineurs sont déjà parmi les principaux bénéficiaires des quelque 5 à 6 millions de préservatifs distribués gratuitement chaque année, que ce soit dans les points accueil et écoute jeunes, à l'infirmerie des collèges et lycées, dans les centres d'animation ou les MJC, etc. A elle seule, l'association AIDES en donne plus d'un million par an.

La fin d'une "entrave"

Il est à noter également que les préservatifs masculins sont déjà remboursés par la Sécurité sociale, sans limite d'âge, mais sur prescription obligatoire d'un médecin ou d'une sage-femme. "Il faut avouer qu'aller consulter son médecin pour obtenir une boîte de préservatifs, c'est quelque chose de contraignant et qui peut être une entrave à une utilisation facilité du préservatif", assure Stéphane Pichon, président de l’Ordre régional des pharmaciens en Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

Selon les données de l'Assurance maladie, 542.893 boîtes (de 6, 12 ou 24 préservatifs) ont été remboursées en 2021, un chiffre en hausse de 31% sur un an. Ce dispositif est cependant méconnu: seuls 21% des mineurs et 29% des 18-24 ans en ont entendu parler, avait indiqué l'Elysée en décembre 2022.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.