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Document France 3 Douches occasionnelles, paroles blessantes, repas expédiés... On a passé une journée dans un Ehpad en manque de personnel

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Santé : les maisons de retraites face aux restrictions budgétaires
Santé : les maisons de retraites face aux restrictions budgétaires Santé : les maisons de retraites face aux restrictions budgétaires (Frabce 3)
Article rédigé par France 3
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Dans certaines maisons de retraite, les restrictions budgétaires ont rendu les conditions d'accueil, de travail et de vie particulièrement difficiles. C'est le cas dans cet Ehpad du Puy-de-Dôme, où France 3 s'est rendue. 

Dans cette maison de retraite de Maringues (Puy-de-Dôme), la douche est un luxe pour les pensionnaires. "En moyenne, c'est tous les 15 jours si on a le personnel. Il arrive que ce soit une fois par mois. On essaye de faire le plus possible. Mais avec le manque de personnel, c'est pas évident", s'excuse Annick Carrier, aide-soignante. Dans cet établissement comme dans d'autres Ehpad du pays, il n'y a pas assez de bras pour s'occuper des personnes âgées : une vingtaine de soignants pour 140 personnes.

Ce manque ne joue pas seulement sur l'hygiène ou la santé des résidents. Dans sa chambre, Yvette, 82 ans, trouve le temps long. Certains jours, elle peut ne parler à personne. "J'aimerais qu'elles restent un quart d'heure. Mais elles n'ont pas le temps", confie-t-elle à France 3. Dans les jardins, on ne croise que ceux qui ont la chance d'être promenés par leur famille.

De nouvelles restrictions à venir

Le pire est peut-être à venir : d'autres réductions d'effectifs sont annoncées. "On nous annonce une réduction du budget soin de 170 000 euros, se désole Marie-Line Montanard. On va avoir sûrement deux aides-soignants et deux infirmières en moins, je ne sais pas comment on va faire. C'est un peu le travail à la chaîne".

Face à cette situation, le directeur de l'établissement est démuni. "On met les moyens pour prendre en charge cette population, ou pas. Après, ça coûte. On me demande de supprimer des postes. Je n'ai pas la solution", confie Christian Pzechke, directeur de l'Ehpad de l'Ombelle. Une situation compliquée que le vieillissement de la population ne devrait pas simplifier dans les prochaines années.

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