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Seine-Saint-Denis : la Sécurité sociale ferme la moitié de ses centres d'accueil

La Caisse primaire d'assurance maladie du département espère réaliser une économie de 1,5 million d'euros par an, soit moins de 2% de son budget, essentiellement en renonçant aux locaux qu'elle louait.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La Caisse primaire d'assurance maladie de Seine-Saint-Denis (CPAM 93) espère faire une économie de 1,5 million d'euros par an en renonçant aux locaux qu'elle louait. (IMAGE POINT FR / BSIP / AFP)

Ce nouveau maillage territorial se traduira par la disparition de 18 des 33 centres d'accueil existants, où les assurés sociaux pouvaient être reçus par des conseillers. La Sécurité sociale va fermer la moitié de ses points d'accueil à partir de septembre en Seine-Saint-Denis. Une restructuration censée garantir la "continuité du service" mais qui passe mal dans l'un des départements qui concentre le plus de difficultés sociales. La Caisse primaire d'assurance maladie du département (CPAM 93) espère réaliser ainsi une économie de 1,5 million d'euros par an, soit moins de 2% de son budget, essentiellement en renonçant aux locaux qu'elle louait.

"Mon objectif est de garantir la continuité d'un service, qui s'est fortement dégradé ces dernières années" tout en tenant compte des contraintes budgétaires, explique le directeur de la CPAM 93, Nicolas Le Bellec. Désormais, précise-t-il, les conseillers se focaliseront sur "les situations les plus complexes", qui seront traitées sur rendez-vous, tandis que les assurés avec les demandes les plus simples seront aiguillés sur "l'offre libre-service". Comprendre internet, téléphone ou bornes automatiques.

Les syndicats craignent un allongement "des délais de traitement"

Dans un département très marqué par la précarité, où l'accès à internet et la pratique des arcanes administratifs sont loin d'être une évidence pour tous, ce programme, déclinaison d'un effort de maîtrise des coûts de la Sécu au niveau national, inquiète. L'ensemble des syndicats du département a décidé de faire circuler une pétition, rappelant que "c'est le rapport humain entre les agents de la CPAM et les assurés sociaux qui permet la compréhension des situations complexes de chacun".

Pour eux, la réorganisation de l'assurance-maladie, au cours de laquelle 166 emplois sur 1 500 devraient être supprimés, va allonger les "délais de traitement", entraîner "des retards dans les remboursements" et dégrader la "qualité de service". "Ce sont les raisons budgétaires qui ont prévalu", regrette-t-on ainsi du côté de la CFDT. De fait, les 1,5 million d'assurés sociaux de Seine-Saint-Denis sont déjà habitués à trouver porte close, les agences fermant parfois inopinément faute de personnel. 

Selon le directeur de la CPAM 93, ces craintes ne sont pas totalement fondées. "Je suis garant d'un service départemental et tous les assurés, où qu'ils se présentent, sont pris en charge", rassure-t-il, ajoutant que "la densité, la précarité et l'accessibilité en transport" ont été prises en compte pour déterminer la nouvelle carte départementale, qui est encore "en cours d'ajustement".

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