: Reportage Traitement préventif contre la bronchiolite : au CHU de Nantes, "une diminution des patients en réanimation"
L’épidémie de bronchiolite progresse et touche maintenant l’ensemble de la métropole. La semaine dernière, 1 423 bébés ont été hospitalisés à cause de cette maladie respiratoire qui concerne surtout les enfants de moins de deux ans. La situation est tendue dans les services de pédiatrie, mais moins que lors de l'épisode 2022 où les urgences étaient totalement saturées.
Cette situation plus optimiste est peut-être due au nouveau traitement proposé dans les maternités, le Beyfortus, qui vise à immuniser les bébés contre le principal virus à l'origine de la bronchiolite. Au CHU de Nantes (Loire-Atlantique), Pacôme, 20 jours à peine, a déjà passé une semaine à l’hôpital sous oxygène.
Sa maman, Constance, a compris rapidement qu’il avait attrapé une bronchiolite. "Je voyais qu’il avait des petits signes de lutte respiratoire, raconte-t-elle, je ne pensais pas qu’il était à ce point-là épuisé, je n'aurais pas pensé qu'on resterait aussi longtemps à l'hôpital."
Constance a refusé l’injection de Beyfortus qu’on lui a proposé à la maternité, par manque de confiance dans ce traitement préventif : "on nous l’a proposé, moi je n'avais pas beaucoup de recul, j'ai hésité et j'ai refusé. Il a des frères et sœurs, donc forcément [la contamination] va plus vite." La maman de Pacôme aimerait en savoir plus sur le traitement.
Aucun des bébés hospitalisés à Nantes n'a été immunisé par le Beyfortus
Les parents qui refusent d’immuniser leur bébé sont minoritaires. La demande de Beyfortus était tellement forte dans les pharmacies que la plupart des 200 000 doses ont été réservées aux maternités. Il en reste encore mais pour être sûr de ne pas en manquer, la France en a acheté 50 000 de plus.
Pourtant, dans cette unité de 15 lits au CHU de Nantes, aucun des bébés hospitalisés pour bronchiolite n’a été immunisé avec ce traitement, peut-être un signe de l'efficacité du traitement. La cheffe du service pédiatrie constate que l’épidémie est moins forte que l’an dernier, mais Christèle Gras Le Guen reste prudente sur un "effet Beyfortus". "Les familles ont adhéré massivement à ce produit, poursuit la cheffe de service. Donc on a réservé les injections aux tout-petits, dès la maternité et c'est peut-être en lien avec diminution observée des patients en réanimation."
"On voit moins d'enfant avec des formes graves et en particulier moins d'enfants en soins critiques."
Christèle Gras Le Guen, chef du service pédiatrie au CHU de Nantesà franceinfo
Christèle Gras Le Guen estime également qu'il est encore "trop tôt pour crier victoire." Pour être sûr de l’impact de cette première campagne d’immunisation des bébés contre la bronchiolite, il faudra attendre la fin de l’épidémie, à partir du mois de février.
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