"Les textes qui régissent la profession d'infirmier n'ont pas évolué depuis 2002 en France", déplore l'Ordre national infirmier
"Il faut réajuster les choses pour maintenant et pour l'avenir", affirme sur franceinfo Patrick Chamboredon, le président de l’Ordre national infirmier.
Quatre infirmiers sur dix affirment que la crise sanitaire due au Covid-19 "leur a donné envie de changer de métier", selon une large consultation menée par l'Ordre des infirmiers, qui souhaite donner à la profession "des perspectives pour l'avenir". "Les textes qui régissent la profession d'infirmier n'ont pas évolué depuis 2002 en France. Il faut réajuster les choses pour maintenant et pour l'avenir", a expliqué samedi 8 mai sur franceinfo Patrick Chamboredon, président de l’Ordre national infirmier.
franceinfo : Est-ce un phénomène nouveau ?
Patrick Chamboredon : C'est un chiffre qui se confirme par rapport aux chiffres qu'on avait eu l'année dernière en septembre, donc on peut dire que c'est une tendance qui est stable, mais il faut absolument qu'on en tire les conséquences.
Est-ce que vous ressentez cette lassitude dans les services ?
Oui. Olivier Véran a fait beaucoup à travers le Ségur de la santé, il a revalorisé financièrement la profession, on est revenu à un niveau acceptable, mais au-delà de ça on voit bien que les infirmiers font beaucoup plus de choses. Pendant le Covid-19 ils ont assuré la première ligne, ils ont fait face à tous les besoins de santé.
"Là, la profession commence à être épuisée. C'est un signal d'alerte qu'on tire pour attirer l'œil du gouvernement pour provoquer cette évolution."
Patrick Chamboredon, président de l’Ordre national infirmier.à franceinfo
La crise sanitaire est-elle l'occasion de revoir les missions des infirmières et des infirmiers ?
Il y a des choses que l'on fait ou que l'on pourrait faire qui pourraient nous être attribuée parce qu'on sait qu'on est dans une pénurie, que les besoins de santé ont considérablement augmenté, que les maladies chroniques sont de plus en plus exponentielles, et surtout qu'on passe vers un mode de prévention. On voit bien que les vaccins sont de la prévention et donc les infirmiers demandent de nouvelles tâches.
Quelles nouvelles tâches ?
La vaccination par exemple. Les infirmiers sont le rouage essentiel dans les vaccinodromes, ce sont souvent des infirmiers qui vaccinent, qui continuent à assurer les soins au plus près des patients, à prescrire la vaccination. Il faudrait que cela reste dans le giron des infirmiers. Cela existe dans d'autres pays, comme en Espagne où depuis la fièvre espagnole la vaccination est complètement confiée aux infirmiers et il y a des taux de couverture qui sont excellents. Les textes qui régissent la profession d'infirmier n'ont pas évolué depuis 2002 en France. Il faut réajuster les choses pour maintenant et pour l'avenir.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.