300 fumeurs de joints se portent volontaires pour une expérience

Se rendre disponible pendant deux demi-journées, répondre de façon confidentielle à un questionnaire, passer un examen d'urine, revêtir un bonnet chargé de capteurs qui mesurent l'activité du cerveau, etc : la mission n'est pas compliquée et peut s'avérer très enrichissante. Les fumeurs de cannabis se pressent aux portes du CHU de Nancy (Meurthe-et-Moselle) pour participer à un projet scientifique, baptisé Causa Map, rapporte Le Figaro.fr, vendredi 21 février. Mené par une équipe de vingt chercheurs, il a pour objectif "de mieux connaître les effets du cannabis sur le fonctionnement du cerveau."

Ils avaient besoin d'un panel de 180 personnes âgées entre 18 et 55 ans, dont des consommateurs réguliers de cannabis, fumant en moyenne sept joints par semaine depuis plus d'un an. Mais "le standard a failli exploser", indique le docteur Vincent Laprévote, spécialiste en addictologie et instigateur du projet, cité par Le Parisien. Plus de 300 fumeurs se sont manifestés. C'est beaucoup pour cet hôpital qui peine à recruter de simples fumeurs de cigarettes. Pourquoi ce succès ? Le docteur pointe "de la curiosité mais aussi de l'inquiétude. Ils [les consommateurs de cannabis] veulent savoir quelles sont les conséquences de cette habitude", ajoute-t-il, toujours dans Le Parisien.

Il entend, grâce à ces volontaires, vérifier l'hypothèse selon laquelle "de fortes consommations de cannabis modifient les systèmes de communication entre neurones, lesquels sont particulièrement impliqués dans la vision humaine".