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Le temps de sommeil moyen des Français passe sous la barre des 7 heures par nuit

Selon le baromètre de Santé Publique France, publié mardi, les nuits des Français ont perdu entre une heure et une heure trente en un demi-siècle.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Dormir moins de 6 heures par nuit augmente les risques de développer certaines pathologies, préviennent les spécialistes du sommeil. (MAXPPP)

Les Français dorment de moins en moins. Pour la première fois, leur temps moyen de sommeil quotidien est passé sous la barre des sept heures, selon le baromètre de Santé Publique France publié dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, mardi 12 mars. Pour réaliser cette étude, 12 637 personnes de 18 à 75 ans ont été interrogées.

Ce temps de sommeil n'atteint que 6 heures et 34 minutes en semaine et lors des périodes de travail, alors qu'il est de 7 heures et 12 minutes le week-end et lors des périodes de repos. Même si l'on inclut les siestes, il est de 6 heures et 42 minutes en semaine, et de 7 heures et 26 minutes le week-end. En clair, les nuits des Français ont perdu entre une heure et une heure trente en cinquante ans.

Obésité, diabète, hypertension…

Ce déclin, qui s'explique par l'attrait des écrans, le bruit et les trajets quotidiens, a des conséquences sur notre santé, alertent les médecins. "Plus d'un tiers des Français (35,9%) dorment moins de 6 heures. Or on sait, par de très nombreuses études épidémiologiques, que dormir moins de 6 heures est associé à un risque plus élevé d'obésité, de diabète de type 2, d'hypertension, de pathologies cardiaques et d'accidents", soulignent le professeur Damien Léger, spécialiste du sommeil à l'Hôtel-Dieu, et le directeur général de Santé publique France, François Bourdillon.

Dormir moins de 6 heures réduit aussi la vigilance dans la journée, augmente l'irritabilité et perturbe les relations familiales ainsi que la qualité de vie et de travail.

Damien Léger, spécialiste du sommeil

dans le baromètre de Santé Publique France

L'insomnie chronique touche 13,1% des 18-75 ans, 16,9% des femmes et 9,1% des hommes. Selon la même étude, plus d'un quart des Français parviennent toutefois à faire la sieste pour compenser cette dette.

Les dangers du travail de nuit

L'une des causes de ce déclin "préoccupant" du temps de sommeil, qui se répand partout dans le monde, est le travail de nuit. Le nombre de travailleurs de nuit habituels et occasionnels en France est passé de 3,3 millions (15% des actifs) en 1990 à 4,3 millions (16,3%) en 2013. L'impact de ces horaires de travail justifie la mise en place d'une veille sanitaire pour les travailleurs concernés, jugent les auteurs d'une étude sur le sujet.

Les conséquences sanitaires du travail de nuit (davantage de maladies cardiovasculaires, d'accidents et, pour les femmes, de risques lors de la grossesse et de cancer du sein) ont été confirmées dans un rapport de l'Agence de sécurité sanitaire et du travail.

Enfin, une étude pointe un lien entre le tabagisme et la qualité du sommeil, et suggère de l'utiliser comme un "argument nouveau" pour inciter à l'arrêt du tabac. "Les fumeurs quotidiens, qu'ils soient peu ou fortement dépendants, sont fréquemment courts dormeurs", selon l'étude. En outre, les fumeurs quotidiens fortement dépendants sont également nettement plus sujets à l'insomnie.

Dormir à une température de 18°C

Plusieurs suggestions sont avancées pour "redonner sa chance au sommeil". Parmi elles, la promotion de la sieste (20 à 30 minutes), y compris au travail, ou le recul du début des cours pour les lycéens et les étudiants. Quand on ne souffre pas d'insomnie, on peut aussi constituer des "réserves" de sommeil pour affronter les périodes de restrictions (travail, examens, voyage). 

Sans oublier des règles simples : dormir dans l'obscurité, à une température idéale de 18°C, sans sonnerie de téléphone portable. 

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