Dépression : nos conseils pour en sortir
Une fois la dépression diagnostiquée, comment en sortir ? "Le type de suivi et de traitement dépend de la gravité de la dépression" explique tout d’abord le docteur Pierre-Michel Llorca, psychiatre au CHU de Clermont-Ferrand.
Mais dans tous les cas, la dépression est bien une maladie qui doit être prise en charge médicalement. "On ne dit pas « ça va passer avec du repos » à une personne qui souffre d’infarctus, ce devrait être pareil pour quelqu’un qui souffre de dépression" explique le docteur Llorca.
A lire aussi : Dépression : cinq infos pour tout comprendre
- Une thérapie dans tous les cas
La recommandation de base pour les formes les moins sévères de dépression est un suivi psychologique : "soit une psychothérapie, soit une thérapie cognitive et comportementale (TCC)" propose le docteur Llorca. Cette dernière est une thérapie brève, validée scientifiquement, "qui vise à remplacer, par le biais d’un nouvel apprentissage, les idées négatives et le comportement inadapté par un comportement plus adapté défini conjointement par le thérapeute et le patient" définit la fondation FondaMental.
"L’inconvénient en France est que la psychothérapie n’est pas remboursée, ce qui pose un véritable problème d’accès" s’inquiète le spécialiste.
- Des antidépresseurs en parallèle
A côté de la thérapie, des médicaments antidépresseurs pourront être prescrits dans les cas de "dépression modérée" poursuit le docteur Llorca. Il en existe deux classes principales : les antidépresseurs dits sérotoninergiques (Prozac®, Deroxat®, Ixel®…) et les antidépresseurs noradrénergiques et sérotoninergiques (Cymbalta®, Effexor®…).
Leurs effets peuvent mettre trois ou quatre semaines à se faire sentir. Après plusieurs mois de traitement, l’arrêt devra être progressif et préparé avec le médecin pour éviter les effets secondaires liés à un arrêt brutal comme une anxiété, des nausées ou encore des insomnies.
- La sismothérapie, réservée aux cas les plus sévères
En plus de ces solutions, des thérapies spécifiques peuvent être proposées pour les cas de dépression les plus sévères. "On peut par exemple envisager une sismothérapie pour les cas les plus graves" rapporte le docteur Llorca. Ce traitement, anciennement appelé traitement par électrochocs, est étalé sur plusieurs séances lors d’une hospitalisation. Il consiste à délivrer un courant électrique très bref et de faible intensité sous anesthésie générale.
- Se construire un programme
Quelle que soit la gravité de la dépression, un programme de soin et d’activités personnelles permet aux personnes déprimées d’améliorer leur état. "Il ne s’agira pas forcément d’activités importantes ou qui demandent beaucoup d’efforts mais l’essentiel est qu’elles soient régulières" recommande le docteur Llorca. "Ce peut être une activité physique simple, comme de la marche pour commencer" propose le psychiatre.
"Des recommandation hygiéno-diététiques sont également nécessaires" note le spécialiste, qui conseille de limiter notamment la consommation de substances addictives comme l’alcool qui aggrave les symptômes de la dépression.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.