Voyages annulés en raison du Covid-19 : le secteur aérien demande "à genoux" l'aide des passagers
"La trésorerie des compagnies est dans un état absolument apocalyptique", selon Alexandre de Juniac, directeur général de l'Association internationale du transport aérien. Il demande aux clients de privilégier les avoirs, même s'ils ont le droit d'être remboursés.
Fortement touchées par la crise du Covid-19, les compagnies aériennes demandent l'aide des passagers en acceptant des avoirs plutôt que solliciter des remboursements pour les vols annulés pendant la crise sanitaire. Le directeur général de l'Association internationale du transport aérien (IATA), Alexandre de Juniac, a même lancé un appel en ce sens, mercredi 15 juillet, sur BFM Business.
Nous demandons l'aide des passagers, c'est vrai, et nous la demandons à genoux.
Alexandre de Juniacsur BFM Business
Des compagnies aériennes, soutenues par la France et plusieurs autres Etats européens, remboursent les billets des vols annulés seulement "sous forme d'avoirs" tout en promettant un remboursement en numéraire, si les consommateurs le réclament, mais avec au moins neuf mois de décalage afin de préserver leurs finances mises à mal par la crise.
Remboursement des vols annulés: "On est dans une situation de trésorerie tellement dure (...) Nous demandons l'aide des passagers", confesse Alexandre de Juniac, DG de l’Association Internationale du Transport Aérien @IATA pic.twitter.com/NM8yHcYMCq
— BFM Business (@bfmbusiness) July 15, 2020
Les règles européennes donnent pourtant aux passagers le droit à un remboursement sous deux semaines. Cette position des entreprises du secteur a donc été attaquée par des associations de défense des consommateurs. Et Bruxelles a lancé début juillet une procédure d'infraction à l'encontre de dix pays de l'UE, dont la France, pour défendre le droit des voyageurs à se faire rembourser.
De son côté, l'IATA tente encore d'obtenir de la Commission européenne "le pouvoir de présenter des avoirs pour (...) différer le remboursement", a préfcisé Alexandre de Juniac, reconnaissant que c'était une position "difficile" et "pas appréciée par tout le monde". "Pourquoi on a demandé ça ? Pas par plaisir", a poursuivi l'ancien PDG d'Air France. "Mais la trésorerie des compagnies est dans un état absolument apocalyptique", a-t-il justifié. Début juillet, par exemple, le groupe Air France a confirmé son intention de supprimer 7 580 postes chez Air France ainsi que dans sa filiale régionale Hop ! d'ici fin 2022.
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