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Vidéo "Nous, on y croit" : comment des chiens sont entraînés à renifler l'odeur du coronavirus

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Temps de lecture : 3min
Article rédigé par franceinfo, Benjamin Illy
Radio France

Une étude a été lancée au sein de l'école nationale vétérinaire d'Alfort (Val-de-Marne) pour entraîner des chiens à détecter l'odeur du Covid-19 sur l'Homme.

Gun, un berger belge malinois, a le choix entre plusieurs entonnoirs alignés. Dans chaque entonnoir, un bocal contenant du coton avec différentes odeurs. L'un de ces cotons est imprégné de sueur collecté dans un hôpital auprès d'une personne touchée par le Covid-19. Cet entraînement a lieu au sein de l'école nationale vétérinaire d'Alfort (Val-de-Marne) et il a été initié quelques jours plus tôt par le chef du service vétérinaire de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Le SDIS de Seine et Marne est également partenaire de cette étude.

Un membre de l'unité cynophile du service départemental d'incendie et de secours de Seine de Marne. (BENJAMIN ILLY / RADIOFRANCE)

"Le chien met son nez sur le support où il y a le coton, il n'est jamais en contact avec la matière", précise l'adjudant-chef Eric Gully, conseiller technique cynophile et membre du SDIS de Seine-et-Marne. "Il n'y a pas de risque pour l'animal. On travaille sur la sueur qui n'a pas de charge virale. Il n'y a donc pas de danger, ni pour l'humain ni pour l'animal, dans la manipulation", explique Eric Gully.

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Le chien avait reniflé l'odeur avant l'expérience et il a vu juste cette fois. Malgré cela, l'adjudant-chef appelle à la prudence.

On part de zéro. Pour former un chien dans une discipline, il faut des mois voire des années. Nous, on est à dix jours de travail.

Eric Gully

à franceinfo

Les éventuelles missions de ces futurs chiens entraînés n'ont pas encore été définies mais les formateurs imaginent des possibilités. "Tout ça, c'est encore avec des peut-être et des si. Mais pourquoi pas des chiens qui pourraient détecter dans des aéroports, des gares, des parcs d'attraction ?", imagine l'adjudant-chef Eric Gully.

Peut-être un outil complémentaire aux tests

À l'origine de ce projet, Dominique Grandjean, professeur à l'école vétérinaire d'Alfort et vétérinaire colonel à la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, s'est inspiré d'une précédent expérience de l'université d'Alabama (Etats-Unis). "L'expérience a montré, il y a trois ans, que les chiens sont capables de diagnostiquer et de dépister la maladie des muqueuses chez les bovins. Donc les chiens sont capables, à l'odeur, de détecter les vaches qui sont positives", explique Dominique Grandjean. 

Dominique Grandjean, chef du service vétérinaire de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. (BENJAMIN ILLY / RADIOFRANCE)

Le chef du service vétérinaire de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris assure qu'il ne s'agit pas de "remplacer les tests" de dépistage du Covid-19 mais d'être "un outil complémentaire. Peut-être un pré-test". "Tout va dépendre des résultats en terme de sensibilité et de spécificité. Si on fait la démonstration qu'on est au-dessus de 90 %, on va peut-être se poser des questions. Nous on y croit", assure Dominique Grandjean.

Des études similaires sont également menées par le SDIS de la Corse-du-Sud et l'université franco-libanaise de Beyrouth.

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