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Vidéo En Iran, le Nouvel An perse assombri par le coronavirus

Publié Mis à jour
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Article rédigé par franceinfo, Christian Chesnot, Franck Ballanger - Edité par Thomas Pontillon
Radio France

Les Iraniens célèbrent vendredi la fête de Norouz, le Nouvel An dans la tradition perse. Des célébrations assombries par le coronavirus qui a fait plus de 1 200 morts dans ce pays, selon les chiffres officiels.

Norouz, qui célèbre le Nouvel An perse, est la plus importante des fêtes iraniennes. Cette année, les célébrations sont assombries par l’épidémie de coronavirus qui s’est propagée partout dans le pays. L’Iran reste le plus important foyer de l’épidémie du Moyen-Orient, avec plus de 1 200 morts à ce jour, selon les chiffres officiels. Beaucoup d’Iraniens estiment qu’ils sont largement sous-estimés. L’épidémie n’épargne personne dans un pays aux infrastructures hospitalières fragilisées par les sanctions internationales.

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Comme le veut la tradition, le Guide suprême, Ali Khamenei, a décidé de gracier 10 000 détenus, dont des prisonniers politiques. Quelques jours avant, les autorités iraniennes avaient déjà libéré à titre provisoire 85 000 prisonniers pour des raisons sanitaires.

Les consignes de confinement sont peu suivies

Plusieurs hauts responsables du pouvoir ont été infectés par le virus, comme Ali Akbar Velayati, l’un des principaux conseillers du Guide, mais aussi la vice-présidente Massoumeh Ebtekar en charge des affaires familiale ou encore plusieurs députés. Certains membres du clergé chiite sont aussi décédés comme l’ayatollah Hachem Bathayi Golpayégani, 78 ans. Il faisait partie de l’Assemblée des experts, organe chargé de nommer et surveiller le Guide suprême.

Pourtant, une grande partie des Iraniens ne semble pas prendre au sérieux la gravité de l’épidémie. "Le gouvernement conseille aux gens de rester chez eux et de limiter leurs déplacements. La moitié d’entre eux écoute, l’autre n’en fait qu’à sa tête", nous explique un homme d’affaires iranien joint par téléphone à Téhéran."Les gens continuent à vivre presque normalement, poursuit-il. Ils vont au travail. Les magasins sont ouverts, le grand bazar de Téhéran aussi. Comme le veut la tradition, mardi dernier avant Norouz, les Iraniens ont tiré des feux d’artifices dans les rues."

Le président lui-même déconseille aux gens de partir pendant Norouz mais il n'y a pas de restrictions pour les commerces. 

Un habitant de Téhéran

à franceinfo

En fait, les consignes de confinement et de distanciation sociale sont surtout respectées dans les quartiers chics au nord de Téhéran. Dans les quartiers pauvres du sud de la capitale iranienne, c’est moins le cas. Pour préparer la fête de Norouz, les gens sont sortis faire leurs achats en ville, et ont donc augmenté la contagion.

Les autorités iraniennes semblent hésiter sur la stratégie à adopter face à l’épidémie. "Elles ont véhiculé des messages contradictoires à la population, analyse Ardavan Amir-Aslani, avocat franco-iranien. Le pouvoir est divisé en deux camps. La tendance incarnée par le président Hassan Rohani qui est contre un confinement total et craint que cela aggrave la détresse économique des Iraniens. De l’autre, il y les Gardiens de la Révolution et le guide suprême qui veulent recourir à l’armée pour imposer la quarantaine dans les grandes agglomérations iraniennes". 

Pas de quarantaine pour Qom

Résultat : l’Iran a certes pris jusqu’ici des mesures, mais elles ne sont pas radicales. La grande prière du vendredi a ainsi été annulée dans toutes les mosquées du pays. Plusieurs lieux saints importants, dont le sanctuaire de Machhad, celui de Fatima Masoumeh à Qom (centre) et celui du Shah-Abdol-Azim à Téhéran sont fermés jusqu'à nouvel ordre, a annoncé la télévision d'Etat.

Mais le pouvoir a refusé, par exemple, de mettre en quarantaine la ville de Qom, le  "Vatican" de l’islam chiite, la ville d’où s’est propagé le virus dans tout le pays. L’aéroport de Téhéran reste ouvert et la compagnie aérienne nationale, Iran Air, a maintenu des dessertes à l’international.

La propagation du virus s’accélère. Les hôpitaux sont débordés et manquent de lit. L’Iran a appelé au secours le FMI pour obtenir une ligne de crédit de cinq milliards de dollars. Dans un message à l’occasion de Norouz, le ministre des affaires étrangères Mohamad Javad Zarif exhorte les occidentaux, et notamment les Etats-Unis, à lever leurs sanctions économiques et financières, qui selon lui freinent la lutte contre le coronavirus.

Dans cette guerre sanitaire, la seule bonne nouvelle est venue de la Chine, qui vient de livrer de l’aide médicale et sanitaire à l’Iran.

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