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Vidéo Coronavirus : en Afrique, l'illusoire mise en place des mesures de confinement et des gestes barrières

Publié Mis à jour
Article rédigé par Claude Guibal
Radio France

On dénombre pour l'heure 200 décès liés au coronavirus en Afrique, selon l'OMS. Tout le continent est désormais touché.

"Se réveiller et se préparer au pire" : ce sont les mots, il y a quelques semaines déjà, du directeur de l'OMS à l'intention de l'Afrique. Des pays du Maghreb jusqu'à l’Afrique du sud, partout des mesures ont été prises face à l'épidémie de coronavirus.

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Le Nigeria par exemple a interdit dimanche tout déplacement pour 14 jours dans les villes d’Abuja et Lagos, la capitale, 21 millions d'habitants à elle toute seule. L'arrêt de toute l’économie informelle, de tous les petits métiers comme les mototaxis, si nombreux au Sénégal, au Burkina Faso ou au Bénin, est une catastrophe : pour certains, ne pas sortir c'est tout simplement ne plus pouvoir nourrir les siens. Seul le Rwanda, pour l'instant, a lancé un programme d'aide l’alimentation pour les familles les plus démunies. 

Le Covid-19 après Ebola

Tous les pays violemment frappés ces dernières années par la crise d’Ebola ont réactivé leurs réflexes. Et le prix Nobel de la paix, le docteur Denis Mukwege, souligne que les infrastructures hospitalières sont tellement faibles qu’elles ne supporteront pas le choc.

Et dans des pays en guerre comme la Libye, c’est pire encore, avec des hôpitaux surchargés par les blessés des combats qui ne s’arrêtent pas.

Comment se laver les mains quand on n'a pas accès à l'eau ?

Comment faire appliquer les mesures barrières de distanciation sociale dans des bidonvilles surpeuplés, dans les townships d’Afrique du Sud ? Comment faire appliquer la mesure la plus simple, celle de se laver les mains, quand trois milliards de personnes sur Terre, dont une grande partie en Afrique, n'ont pas accès à l'eau et au savon ?

Beaucoup se raccrochent enfin à des hypothèses et des espoirs, imaginant que l’Afrique puisse être moins contaminée par le Covid-19 grâce à l’exposition plus importante de la population à la chloroquine, à cause du paludisme, où grâce à la jeunesse de sa population. Les spécialistes, eux, rappellent l'importance de la prévention, car il sera là-bas plus difficile qu’ailleurs de soigner, une fois atteint.

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