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Johannesburg et ses banlieues à l’heure du coronavirus

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour

Pour essayer d’endiguer la progression du virus, le président Cyril Ramaphosa a demandé le 27 mars aux 57 millions de Sud-Africains de rester confinés chez eux durant trois semaines.

En grande majorité, la population reste enfermée chez elle et respecte la mesure très stricte de confinement imposée par le gouvernement. Mais dans les quartiers pauvres des grandes villes et dans les townships à leur périphérie, il n’est pas facile pour les habitants de respecter cette demande. Police et armée n’hésitent pas à employer des mesures jugées parfois extrêmes pour y parvenir.

Pour rendre compte de la situation, 15 photos prises à Johannesburg et dans ses banlieues illustrent ce propos.

 Des passagers arrivent de Chine à l’aéroport international de Johannesburg le 2 mars 2020. Initialement, le rapatriement n’était pas envisagé par les autorités. Mais en raison des demandes de ses ressortissants confinés depuis plus d'un mois dans la ville chinoise de Wuhan, le président Cyril Ramaphosa a annoncé le 1er mars qu’il allait faire procéder à l’évacuation de quelque 150 personnes. 201 Sud-Africains étaient alors recensés dans la ville d'où est partie l'épidémie de coronavirus.  (PHILL MAGAKOE / AFP)
Un homme vend 20 rands (1,10 euro) des dosettes hydroalcooliques. Le 5 mars, le ministre sud-africain de la Santé Zweli Mkhize confirme le premier cas de coronavirus,  un homme de 38 ans qui venait de visiter l'Italie avec sa femme. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa déclare alors l'état de catastrophe nationale.    (GUILLEM SARTORIO / AFP)
Un adolescent fait du skateboard dans les rues de Johannesburg. Le 15 mars, le pays annonce la fermeture de ses frontières. Et trois jours plus tard, Pretoria demande que les écoles et les universités ferment leurs portes à compter du 18 mars. Une initiative déjà prise dès le 12 mars par plusieurs établissements scolaires dans différentes provinces du pays. Les examens sont annulés. Et tous les rassemblements de plus de 100 personnes interdits.  (EMMANUEL CROSET / AFP)
Iftikhar Ahmad, un commerçant pakistanais, est l’un des rares à porter un masque dans la commune de Diepsloot, au nord de la ville, le 21 mars 2020. Alors que le premier cas de la maladie a été recensé deux semaines plus tôt, nombre de Sud-Africains n’ont pas encore pris conscience de la gravité de l’épidémie.  (PHOTO SIPA - AP / JEROME DELAY)
Les files d’attentes des clients s’allongent devant le supermarché Makro, dans le township de Soweto, le 24 mars. Depuis l’annonce par le président Cyril Ramaphosa, le 23 mars 2020 d’un confinement national de trois semaines à compter du 27 mars, les gens se ruent dans les magasins. Pourtant, le gouvernement a affirmé que les commerces d'alimentation resteraient ouverts.  (MARCO LONGARI / AFP)
Un homme se fait couper les cheveux et raser près de Johannesburg Park, la gare centrale de la ville. Comme de nombreux coiffeurs ont fermé leurs salons, il n’est pas encore rare de tomber sur des barbiers ambulants.  (MARCO LONGARI / AFP)
De jeunes hommes en possession de bouteilles d’alcool sont arrêtés à Hillbrow, le 27 mars. Les magasins d’alcool et de cigarettes sont désormais fermés. Mais des vendeurs à la sauvette bravent les interdits de confinement pour vendre leurs marchandises. Les policiers n’hésitent pas à utiliser des grands fouets ou des bâtons pour faire respecter la loi. (LUCA SOLA / AFP)
Un producteur, revendeur et consommateur de marijuana teste sa nouvelle récolte.  La cour constitutionnelle sud-africaine a autorisé en 2018 la culture à domicile et l’usage du cannabis à titre personnel dans un espace privé. Mais la consommation en public, la vente et l’approvisionnement de cannabis restent illégaux. De leur côté, les addictologues ont tiré la sonnette d’alarme car en période de stress prolongé, disent-ils, la surconsommation peut entraîner des risques pour la santé et de dépendance même après la fin du confinement.  (EMMANUEL CROSET / AFP)
Policiers et soldats se préparent pour une nuit de patrouille. L’armée et la police tentent de faire respecter les mesures annoncées par le gouvernement. 3 000 soldats ont été déployés pour soutenir les forces de l’ordre.  (JEROME DELAY / AP / SIPA)
Des soldats de la Force de défense nationale sud-africaine veulent emmener une femme sans abri à un point de rassemblement à Johannesburg. Les patrouilles se sont multipliées pour faire respecter le couvre-feu et le confinement. Les promenades, mêmes occasionnelles, sont interdites ainsi que les visites à ses proches. La mesure est en grande partie respectée par la population. Résultat : les rues sont presque désertes. Mais il est très difficile pour les sans-abri de respecter les consignes.  (SIPHIWE SIBEKO / REUTERS)
Une femme enceinte et à la rue est emmenée vers un centre d’accueil. Selon le Johannesburg Homeless Network, il y aurait dans le pays entre 8 000 et 20 000 personnes vivant dehors.  (MARCO LONGARI / AFP)
Devant un supermarché, les policiers demandent à la foule de se disperser. Les forces de l’ordre sont accusées d’utiliser matraques, fusils à pompes et balles en caoutchouc pour faire respecter les consignes.  (MARCO LONGARI. AFP)
Les résidents d’un immeuble dans le quartier déshérité de Hillbrow. Il est pratiquement impossible pour les habitants des quartiers défavorisés et densément peuplés de ne plus sortir du tout. Le 27 mars 2020, premier jour de confinement, des centaines de personnes ont bravé les interdictions et sont descendues dans les rues pour manifester contre la fermeture de leurs commerces de proximité.  (JEROME DELAY / AP / SIPA)
Le 28 mars 2020, les forces de défense sud-africaines contrôlent le confinement dans le quartier d’Alexandra, une banlieue très défavorisée où les gens éprouvent des difficultés à se plier aux mesures drastiques prises contre le coronavirus. L’armée a été déployée dans les différents townships du pays et l’état d’urgence risque d’être proclamé. Alexandra est situé seulement à quelques kilomètres du quartier d’affaires de Sandton, identifié par les autorités comme l’épicentre de la pandémie dans la région.    (LUCA SOLA / AFP)
Un jeune garçon de 13 ans joue du saxophone dans un immeuble de Soweto au sud de Johannesburg. Plusieurs jours après l’annonce de confinement, ceux qui prennent encore le risque de sortir sans autorisation sont verbalisés ou menacé de six mois de prison, selon les déclarations du ministre de la Police… Dans ce contexte, il est préférable de se mettre à la musique.    (REUTERS / SIPHIWE)

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