: Vidéo "Anticipation" et "réactivité" : devant les députés, Agnès Buzyn défend sa gestion de la crise du coronavirus
Elle a confirmé avoir alerté l'Elysée et Matignon, comme elle l'avait évoqué dans des propos polémiques au "Monde" à la mi-mars.
Sur le grill pendant plus de trois heures. L'ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn s'est défendue, mardi 30 juin à l'Assemblée nationale, d'avoir manqué d'"anticipation" et de "réactivité" pour préparer la France à la crise du coronavirus. "Vous ne pouvez pas dire qu'on n'a pas été réactifs", a-t-elle martelé devant la commission d'enquête chargée d'évaluer la réponse gouvernementale à l'épidémie.
L'"anticipation" en France face à l'épidémie de coronavirus a été "sans commune mesure avec les autres pays européens" et "toujours en avance" par rapport aux alertes des organisations internationales, a-t-elle assuré, citant les décisions prises avant même que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ne déclare l'urgence de santé publique de portée internationale le 30 janvier.
Elle a confirmé avoir alerté l'Elysée et Matignon, comme elle l'avait évoqué dans des propos polémiques au Monde à la mi-mars.
La "gestion de stocks" de masques pas de son ressort, selon elle
Agnès Buzyn assure avoir "pressenti" dès le 22 janvier la potentielle gravité de l'épidémie, lorsque l'information selon laquelle le nouveau coronavirus pouvait se transmettre d'un être humain à un autre a été connue. Elle ajoute avoir immédiatement demandé un état de lieux de tous les stocks d'équipements de protection, et notamment de masques, ainsi que du nombre de lits de réanimation et de respirateurs, et avoir lancé une première commande d'un million de masques FFP2, plus protecteurs, absents de stocks stratégiques d'Etat.
Comme lors des précédentes auditions, les 32 députés de la commission ont abordé la question de l'évaporation de ce fameux stock stratégique d'État de masques de protection. "Cette gestion de stocks, elle ne revient pas à un niveau ministre", s'est défendue Agnès Buzyn, affirmant notamment ne pas avoir eu connaissance du courrier adressé par Santé publique France à la Direction générale de la Santé en septembre 2018. Ce courrier soulignait la péremption d'une part importante du stock stratégique d'Etat de masques et recommandait de racheter ces équipements pour porter de nouveau le stock à 1 milliard de masques.
"La vigilance que je dois avoir, c'est sur des dizaines de produits", a-t-elle expliqué aux députés, soulignant que si l'attention s'était "a posteriori" portée sur la question des masques, en raison du nouveau coronavirus, les comprimés d'iode en cas d'accident nucléaire ou les tenues de protection face au virus Ebola n'étaient pas des sujets "moins importants" pour un ministre de la Santé.
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