Variant Omicron : Moderna est "en pleins tests" et travaille sur trois vaccins disponibles dans "six à sept mois" au plus tard
Le laboratoire mène actuellement plusieurs tests sur des vaccins pour contrer le variant Omicron du Covid-19. Un vaccin pour les enfants est aussi à l'étude.
Moderna est "en pleins tests" et travaille sur trois vaccins pour contrer le variant Omicron du Covid-19, a expliqué le vice-président du laboratoire chargé de l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique Dan Staner, mardi 30 novembre sur franceinfo. D'une part, il teste l'actuel vaccin Moderna, à dose normale ou en doublant la dose, mais aussi un vaccin contre plusieurs variants et un autre vaccin, à plus long terme, dans "six à sept mois", contre le variant Omicron.
franceinfo : Votre vaccin est-il efficace contre le variant Omicron ou avez-vous lancé de nouveau tests ?
Dan Staner : Pour l'instant, nous n'avons pas de données. Nous sommes en pleins tests. La stratégie de notre compagnie contre le variant Omicron a trois lignes de défense pour le public et pour les pays qui achètent notre vaccin ou qui le procurent à leur population. Dans l'immédiat nous testons ce que j'appelle notre booster, notre vaccin de rappel à 50 microgrammes contre le variant Omicron. En parallèle, nous testons aussi un vaccin de 100 microgrammes qui, on l'espère, résistera encore plus de par le fait que la dose équivaut à deux fois la dose du booster actuel. La deuxième ligne de défense, qui devrait mettre à peu près trois mois à venir, nous pensons pouvoir développer un vaccin multivalant, qui contient deux séquences d'ARN Messager et qui devrait couvrir les mutations principales des variants Delta et des variants Beta. Pour rappel, le variant Omicron contient un grand nombre de mutations observées dans ces deux variants, le Delta et le Beta. Et la troisième ligne de défense de la compagnie Moderna qui, elle, prendra dans les six à sept mois, nous avançons également dans le développement d'un vaccin spécifique à une seule séquence ARN Messager mais cette fois-ci ciblant directement le variant Omicron.
Comprenez-vous que des personnes aient des réticences à se faire injecter un vaccin dont elles ne sont pas sûres qu'il est efficace contre le nouveau variant ?
Le variant Omicron comprend des mutations déjà observées dans le variant Delta qui est le variant dominant à l'heure actuelle, dans la plupart des pays autour de la planète, et qui sont suspectés d'augmenter sa transmissibilité. Il comprend aussi des mutations observées sur les variant Beta et Delta qui sont susceptibles de favoriser un échappement immunitaire. La combinaison de ces mutations représente un risque potentiellement important d'accélération de l'affaiblissement de l'immunité naturelle où celle induite par le vaccin. Une dose d'un vaccin approuvé aujourd'hui représente l'unique et la seule stratégie actuellement disponible pour renforcer une immunité en baisse auprès des populations. La vaccination est la seule arme que nous avons dans l'arsenal thérapeutique pour protéger la population, que ce soit du virus original qui lui a malheureusement été surclassé par le Delta.
L'Agence européenne des médicaments a donné son feu vert pour la vaccination des enfants de 5 à 11 ans avec le vaccin Pfizer. Moderna prépare-t-elle aussi un vaccin pour les enfants ?
Les analyses intermédiaires de l'étude "KidCOVE" de phases 2 et 3 du vaccin Moderna contre le Covid-19 sont basées sur une demi-dose - donc 50 microgrammes - qui a généralement été bien tolérée et a montré un nombre d'anticorps neutralisant robustes chez les enfants âgés de 6 à 12 ans. Les résultats ont montré une efficacité vaccinale de quasiment 100% deux semaines après la première dose, avec de nouveau 50 microgrammes. En ce moment, le recrutement des patients entre 6 et 12 ans est terminé, mais l'étude continue pour finaliser le recrutement des enfants âgés entre 6 mois et 6 ans. Le dossier d'enregistrement a été soumis à l'Agence européenne le 9 novembre et nous attendons, on l'espère, une autorisation de mise sur le marché dans les semaines à venir au mois de décembre. Je peux comprendre que pour les très jeunes, on peut se poser des questions. C'est une discussion que les parents doivent avoir avec leur médecin, leur pédiatre.
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