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Covid-19 : l'Institut Pasteur publie des modélisations d'impact du variant Omicron sur les hospitalisations

Si la sévérité du variant Omicron s'avérait réduite d'environ 80% par rapport à Delta, la vague "pourrait rester gérable avec des mesures d'intensité intermédiaire", avance l'Institut.

Article rédigé par franceinfo
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Une infirmière dans l'unité d'hospitalisation Covid-19 du CHU de Limoges (Haute-Vienne), le 3 décembre 2020. (BURGER / PHANIE / AFP)

Quel sera l'impact du variant Omicron sur les hôpitaux ? Alors que la France bat des records de contaminations au Covid-19, l'Institut Pasteur a publié, mercredi 29 décembre, une série de modélisations en fonction des hypothèses sur la sévérité de ce variant, de l'efficacité vaccinale face à lui et des restrictions sanitaires mises en œuvre. "En comparant différents scénarios, nous estimons que la vague Omicron pourrait rester gérable avec des mesures d'intensité intermédiaire si la sévérité d'Omicron est environ 80% plus faible que celle du variant Delta", avance l'Institut Pasteur.

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Les premières données scientifiques tendent à suggérer une plus grande contagiosité de ce variant, mais une moindre virulence par rapport à Delta. Il est toutefois "pour l'instant difficile d'évaluer avec précision la sévérité intrinsèque du variant Omicron", met en garde l'Institut Pasteur, qui a donc exploré plusieurs scénarios. 

Un pic entre 1 400 et 5 000 hospitalisations par jour selon les scénarios

L'un des scénarios de l'Institut se base sur une hypothèse de sévérité du variant Omicron réduite d'environ 80% par rapport à celle du variant Delta, avec toutefois un avantage en termes de contagiosité. "Avec un avantage de transmission intermédiaire", c'est-à-dire 67% plus important que Delta, le pic d'hospitalisations pourrait alors atteindre 2 700 hospitalisations journalières "sans ajustement des comportements". Ce pic passerait à 1 900 et 1 400 hospitalisations quotidiennes si les Français réduisaient respectivement leurs contacts de 10% et 20%.

En prenant en compte un taux de transmission plus important, autour de 84% supérieur à Delta, le pic se situerait à 2 700 hospitalisations journalières en réduisant les contacts de 20% et 4 400 sans réduction des contacts. En cas de niveau de transmission "bas", c'est-à-dire autour de 54% supérieur à Delta, "le pic ne dépasserait pas 1 700 hospitalisations journalières".

L'Institut Pasteur explore également un scénario moins optimiste, dans lequel la sévérité d'Omicron serait réduite de seulement 54% par rapport au variant Delta. Dans cette situation, et en prenant en compte un avantage de transmission d'Omicron "intermédiaire ou bas", le pic ne dépasserait pas 2 500 hospitalisations journalières si les Français réduisent leurs contacts de 20%. Cependant, dans l'hypothèse d'un avantage de transmission haut, "le pic des hospitalisations pourrait se situer aux environs de 5 000 hospitalisations journalières", prévient l'Institut.

"Pour rappel, les pics d'hospitalisations d'admissions hospitalières quotidiennes ont été de 3 500 et 2 700 pour la première et deuxième vague", précise le document.

Accélérer la vaccination pour réduire la vague

Par ailleurs, l'Institut Pasteur montre qu'une accélération de la campagne vaccinale permettrait d'infléchir fortement la vague. En injectant 1,2 million de doses de rappel par jour, au lieu de 800 000, la taille du pic d'hospitalisations pourrait être réduite autour de 9% à 17%. 

Pour l'heure, d'importantes incertitudes demeurent concernant la sévérité et l'avantage de transmission du variant Omicron par rapport au variant Delta, ajoute l'Institut. "De nouvelles données devraient être disponibles dans les 7-14 jours qui viennent et permettront de réduire l'éventail des scénarios possibles", ajoute-t-il.

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