Vaccins contre le Covid-19 : "C’est très rare" d’avoir une telle opacité sur les contrats et ce n'est "pas acceptable", dénonce une association de surveillance des lobbies
Martin Pigeon, de la Corporate Europe Observatory, estime que "le secteur a reçu des milliards d'euros d'argent public pour accélérer la mise au point de ces vaccins" contre le Covid-19.
"C’est très rare" d’avoir une telle opacité sur les contrats de vaccins, dénonce sur franceinfo mercredi 3 février, Martin Pigeon, militant-chercheur au Corporate Europe Observatory (CEO), une association de surveillance des lobbies européens à propos des contrats concluent entre l'Union européenne et le laboratoires sur les vaccins contre le Covid-19.
>> Les dernières informations sur l'épidémie de Covid-19 dans notre direct
Il précise qu’"en septembre dernier" le CEO a "introduit une requête d'accès pour obtenir le détail des correspondances entre la Commission européenne et les laboratoires pharmaceutiques, ainsi que la composition de l'équipe de négociation de ces contrats. À l’heure actuelle, nous n’avons toujours rien reçu".
"Des milliards d'euros d'argent public"
Le CEO a donc "porté plainte auprès de la médiatrice européenne". En réaction, dit-il, la Commission européenne "a publié deux contrats en version expurgée. Un contrat avec Curvac et un contrat avec AstraZeneca, qu’elle a pour la petite histoire, publié par erreur en entier". Il révélait un accord à hauteur de 870 millions d’euros, précise-t-il.
Cette opacité n'est "pas acceptable", dénonce Martin Pigeon alors que "le secteur a reçu des milliards d'euros d'argent public pour accélérer la mise au point et le développement de ces vaccins". Les documents que l’association a pu consulter révèlent que "les conditions dans le contrat d’AstraZeneca sont assez favorables au laboratoire. Parce qu’il n'y a pas d'engagement ferme et strict sur la quantité de vaccins qui va être donnée. On parle des meilleurs efforts possibles".
Pour Martin Pigeon, "les gouvernements ont très peur de ne pas recevoir les doses promises". Selon lui, "il semblerait qu’il y ait un lien entre le prix que certains pays comme l’Angleterre, Israël ou les Etats-Unis sont prêts à payer, qui est un prix supérieur à l'Union européenne, et la rapidité de livraison".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.