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La levée de l’obligation vaccinale des soignants est "une déception" pour l’Académie de médecine, qui dénonce un "renoncement"

La préconisation de la Haute Autorité de santé de lever l'obligation vaccinale des soignants, annoncée jeudi, que va suivre le gouvernement envoie de "mauvais messages" estime sur franceinfo le professeur Yves Buisson, épidémiologiste et président de la cellule Covid à l’Académie nationale de médecine.
Article rédigé par franceinfo
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"Le métier de soignant n'est pas un métier comme les autres", explique Yves Buisson. (GUILLAUME BONNAUD / MAXPPP)

La fin de l’obligation vaccinale des soignants, comme le préconise la Haute Autorité de santé et que va suivre le gouvernement "est une déception", et ressemble à un "renoncement", confie vendredi 31 mars sur franceinfo le professeur Yves Buisson, épidémiologiste et président de la cellule Covid à l’Académie nationale de médecine.

>> Obligation vaccinale pour les soignants : "Une levée de l'obligation ne signifie pas la fin de l'épidémie", prévient le président de la Fédération hospitalière de France

Pour Yves Buisson, cette décision envoie de "mauvais messages" : d'une part, un message indiquant que l'épidémie touche à son terme, "ce qui est faux", précise-t-il, ajoutant "qu'on est même au contraire dans une phase de rebond". L'épidémiologiste estime également que la levée de l'obligation sous-entend "que les vaccins n'ont pas d'utilité, ce qui est faux". "Et puis, le troisième message, qui est peut-être le plus regrettable", ajoute-t-il, "c'est que les soignants peuvent choisir ce qui est bon et ce qui n'est pas bon pour eux afin de protéger les malades dont ils ont la charge."

Passage à une phase endémique

"Le métier de soignant n'est pas un métier comme les autres", explique Yves Buisson. "C'est un engagement à soigner les gens, à les protéger et donc à respecter les mesures qui vont dans le sens de leur protection." Il estime que "l'honneur de la profession" est "négligé pour une minorité de personnes qui se sont opposées pour des raisons non scientifiques mais politiques, à la vaccination obligatoire."

L'épidémiologiste s'attend par ailleurs à une sortie de la phase épidémique du virus pour entrer dans une phase endémique"le virus continuera de sévir chaque année" avec "probablement des recrudescences hivernales", à l'instar de la grippe. Pour cette raison, la vaccination obligatoire est d'autant plus nécessaire, estime le spécialiste, puisque l'Académie de médecine recommande une vaccination annuelle Covid + grippe. Or, seulement "22 à 25% des soignants suivent actuellement" la recommandation vaccinale contre la grippe, un taux trop faible, selon lui, pour une prévention efficace.

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