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Doses limitées, problème de conservation, public très ciblé... Les médecins généralistes s'apprêtent à vacciner contre le Covid-19 sous contraintes

Les doses du vaccin AstraZeneca sont livrées à partir de lundi dans les cabinets des 29 000 généralistes volontaires qui pourront commencer à les administrer jeudi. Chacun disposera de dix doses à utiliser dans les six heures s'ils n'ont pas de moyen de les réfrigérer.

Article rédigé par franceinfo - Margaux Caroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Illustration de doses du vaccin AstraZeneca. (ANTHONY MICHEL / FRANCE-BLEU PAYS BASQUE)

La campagne française de vaccination contre le Covid-19, critiquée pour sa lenteur, franchit une nouvelle étape cette semaine. À partir de lundi 22 février les médecins généralistes vont recevoir des doses d'AstraZeneca. Ils sont près de 29 000 à s'être portés volontaires pour vacciner un nombre limité de patients. Le feu vert sera donné jeudi.

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Chaque médecin ne disposera que d'un seul flacon d'Astrazeneca, soit dix doses de vaccin. Les généralistes rentrent donc doucement dans la course à la vaccination. Il faut encore patienter explique Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des Médecins de France : "On voit bien que les capacités de production sont en train d'augmenter mais pour le moment on est obligés de se contenter de ce que l'on a."

Six heures pour utiliser toutes les doses

Il va donc falloir faire des choix et identifier des patients prioritaires. "Il s'agit des gens qui ont entre 50 et 64 ans mais qui ont aussi une affection de longue durée, une comorbidité ou un surpoids, indique Jacques Battistoni, président de MG France, le syndicat des généralistes. Ce sont donc des gens qui sont plus à risque de faire une forme grave de la maladie." Une fois les patients ciblés, encore faut-il qu'ils soient volontaires, mais aussi disponibles.

Les généralistes vont être confrontés à quelques contraintes logistiques. "Le vaccin n'est pas le plus facile à utiliser qui soit, estime Jacques Battistoni. Il est conditionné en flacon de dix doses et une fois que vous avez entamé le flacon, si vous le laissez à température ambiante, vous devez faire vos doses dans les six heures, faute de quoi vous perdez votre flacon". Tous les rendez-vous doivent donc être pris la même journée mais c'est un défi que sont prêts à relever près de 30 000 médecins.

"C'est un vaccin qui est quand même très efficace"

Surtout, insiste Jean-Paul Hamon, il faut oublier la mauvaise réputation que commence à avoir le vaccin Astra Zeneca sur ses effets secondaires. "Franchement, c'est quand même un vaccin qui, dès la première injection, est rapidement efficace, protège à 70% contre les formes graves et avec le rappel il protège à 84%, donc c'est un vaccin qui est quand même très efficace et qui permettra de freiner l'épidémie, défend le président de la Fédération des Médecins de France. Il serait temps de communiquer sur l'AstraZeneca et dire que c'est un bon vaccin, qu'il faut vacciner, qu'il ne faut pas hésiter à se faire vacciner et que ce n'est pas parce qu'on va faire 24 à 48 heures de fièvre dans un cas sur cinq que c'est un mauvais vaccin, au contraire."

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La contribution des généralistes pourra, espère Jean-Paul Hamon, donner un coup d'accélérateur à la campagne. Pour l'instant seul 2% de la population française est immunisée après avoir reçu deux doses de vaccin.

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