Covid-19 : l'hôpital de Bayeux rappelé à l'ordre pour avoir tiré une septième dose de vaccin des flacons Pfizer
Les équipes de vaccination ont mélangé des restes de flacons pour constituer une "septième" dose, en plus des six autorisées par flacon, selon nos confrères de France Bleu Normandie.
L'Agence régionale de santé de Normandie a rappelé à l'ordre l'hôpital de Bayeux pour avoir administré des doses supplémentaires de vaccin Pfizer-BioNTech, rapporte France Bleu Normandie. Les équipes de vaccination ont mélangé des restes de flacons pour constituer une "septième" dose, en plus des six autorisées par flacon.
C'est le syndicat Force Ouvrière qui a donné l'alerte, après un CHSCT début février. Il est indiqué que parmi les 400 soignants vaccinés à l'hôpital de Bayeux, certains l'ont été avec des "fonds de flacon", selon les mots de Rodolphe Gosselin, secrétaire FO du comité hygiène et sécurité de l'hôpital.
Quand on a tiré cinq ou six doses du vaccin Pfizer, il en reste un peu dans le fond, on attend d'avoir plusieurs fonds de flacons pour pouvoir faire une dose supplémentaire.
Rodolphe Gosselinà France Bleu Normandie
La direction de l'hôpital confirme que le grand public a aussi été vacciné selon cette méthode, afin d'"éviter toute forme de gaspillage".
L'alerte de FO a attiré l'attention de l'Agence régionale de santé de Normandie, qui a rappelé à l'ordre l'hôpital. Cette méthode n'est en effet pas autorisée par les directives d'utilisation du vaccin selon lesquelles chaque flacon Pfizer doit fournir cinq doses. Depuis la fin janvier, l'autorité européenne autorise uniquement à prélever une sixième dose. Depuis ce vendredi, l'hôpital de Bayeux a donc cessé la méthode. L'ARS a aussi demandé à l'équipe d'"identifier et informer tous les patients" qui ont reçu ces "doses supplémentaires".
"Cela multiplie le risque infectieux"
"C'est surtout la manière de faire qui pose problème, on va rechercher un petit fond de produit dans un autre flacon où on a déjà pioché six fois, on voit que cela multiplie le risque infectieux", estime le secrétaire FO. L'hôpital répond que "le vaccin Pfizer est fabriqué dans d'immenses cuves qui correspondent à un numéro de lot chacune" et que le centre de vaccination "n'a jamais fait de mélange de flacons issus de lots différents. La sécurité des patients et la qualité du vaccin n’ont donc jamais été compromis."
La présidente du conseil de surveillance de l'hôpital de Bayeux, Mélanie Lepoultier, assure que "c'est une pratique partagée par plusieurs hôpitaux" et que "cette méthode permettait de vacciner jusqu'à cinq personnes supplémentaires en une journée", sans affecter la qualité de la vaccination.
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