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Transmission du Covid-19 en discothèque : le "défi" du recrutement de 4 400 personnes pour une soirée-test

Jauge pleine, pas de distanciation ni de masque, bar ouvert... L'idée de cette étude scientifique est de détecter les comportements qui seraient associés à une contamination. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une soirée en boite de nuit Paris, à l'époque avant Covid (illustration). (ROMAIN AMBRO / FRANCE-BLEU PARIS)

"On est assez confiant sur notre capacité à recruter" des clubbeurs, estime jeudi 24 juin sur franceinfo le docteur Liem Binh Luong Nguyen, médecin et chercheur à l’hôpital Cochin, l’un des responsables du projet d’étude "Reviens la nuit", sur la transmission du Covid-19 en discothèque. Une soirée-test est organisée samedi prochain à Paris à La Machine du Moulin Rouge et au Cabaret Sauvage avec 4 400 participants vaccinés. "Clairement, c'est un défi" dans un temps aussi court,  dit-il, alors que "l'étude a commencé hier". Les discothèques vont pouvoir rouvrir le 9 juillet après des mois de fermeture.

franceinfo : Comment va se dérouler cette étude ?

Dr Liem Binh Luong Nguyen : Cela commence aujourd'hui. Tous les participants peuvent aller sur le site revienslanuit.org qui explique le but de l'étude pour prendre un rendez-vous pour un prélèvement salivaire. La différence avec le concert-test de Bercy, c'est qu'on n'attend pas le résultat du prélèvement pour avoir accès ou pas à la soirée. Toutes les personnes qui font un prélèvement salivaire pourront participer à l'étude parce que ce n'est pas qu'une soirée. C'est surtout, une étude.

"Les gens vont être tirés au sort. Ils vont soit participer à la soirée pour 2 000 d'entre eux, soit vaquer à leurs occupations, rester chez eux, pour 2 000 autres."

Liem Binh Luong Nguyen, médecin et chercheur à l’hôpital Cochin

à franceinfo

C'est très important d'avoir un groupe témoin. Les personnes qui vont dans ces lieux ont des pratiques qui n'ont pas encore été très bien mesurées et cela permet un bon point de comparaison par rapport à ceux qui vont en discothèque.

Vous avez peu de temps pour recruter. Vous allez y arriver ?

Clairement, c'est un défi. On a commencé l'étude hier. On a eu toutes les autorisations réglementaires. C'est vraiment un cadre de recherche très rigoureux. Mais avec l'envie de toutes les personnes de pouvoir danser de façon normalement comme avant, on est assez confiant sur notre capacité à recruter.

Les participants seront libres de danser comme ils le veulent ?

On veut tester en jauge pleine. 100 % de jauge, sans règles de distanciation sociale. Le bar est ouvert. C'est une différence avec le concert-test. Ces endroits sont un peu chauds et humides, même avec un outil de ventilation. On veut retrouver l'ambiance des "dance floor". L'objectif principal de cette étude est vraiment de comparer le nombre de personnes infectées dans le groupe des gens qui sont allés en soirée avec le nombre de gens qui sont infectés dans le groupe témoin avec un prélèvement salivaire sept jours après la soirée. Ensuite, on posera pas mal de questions sur comment s'est déroulée la soirée, qu'est-ce qu'ils ont fait. Cela permet d'avoir pas mal d'informations qui pourront être extrapolables dans d'autres situations.

Vous allez entrer dans le détail des comportements des participants ?

Ce n'est pas du voyeurisme, mais vraiment pour mieux comprendre. Si jamais on trouve des personnes qui se contaminent, est-ce qu'il y a des facteurs qui puissent montrer que certains comportements sont plus associés à une contamination que d'autres ?

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