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StopCovid : "Il aurait été préférable que Jean Castex la télécharge, mais je ne suis pas sûr qu'elle lui aurait été utile"

Pour le président de l'Académie de médecine, Jean-François Mattéi, le Premier ministre devrait faire partie des utilisateurs de l'application StopCovid. Il reconnaît que l'application n'est pas "miraculeuse", "mais c'est un moyen supplémentaire d'être averti quand on a été en contact avec une personne positive".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Interface de l'application Stop Covid (photo d'illustration). (JEAN-FRANÇOIS FREY / MAXPPP)

"Naturellement, il eût été préférable que Jean Castex télécharge l'application [StopCovid] mais je ne suis pas sûr qu'elle lui aurait été très utile", a déclaré vendredi 25 septembre sur franceinfo Jean-François Mattéi, président de l'Académie de médecine. Le Premier ministre a reconnu, jeudi soir sur France 2, qu'il n'avait pas téléchargé l'application de traçage pour téléphone, StopCovid.

franceinfo : Pourquoi dites-vous que l'application n'aurait pas été utile ?

Jean-François Mattéi : Pour ma part, je l'ai téléchargée. Je n'ai jusqu'à présent, en quelques mois, jamais eu la moindre alerte. En outre, je connais la vie de ministre [Jean-François Mattéi a été ministre de la Santé entre 2002 et 2004]. Je sais qu'on est entouré, prévenu, que tous les gens qui viennent vous voir sont sélectionnés et triés. Et d'ailleurs, il a été averti que M. Prudhomme [directeur du Tour de France] était positif et il a été immédiatement placé en quarantaine. Donc, je pense qu'il est protégé comme les hommes politiques qui sont entourés. Cela étant, je recommande, comme il l'a fait d'ailleurs, de télécharger StopCovid, même si on ne prend pas le métro, il faut rentrer dans un domaine de solidarité et jouer tous les mêmes règles du jeu.

N'est-ce pas au Premier ministre de montrer l'exemple ?

Je ne vais pas parler pour lui. Il l'a expliqué hier soir, je pense qu'il faut absolument charger StopCovid. Je ne dis pas que c'est miraculeux, mais c'est un moyen supplémentaire d'être averti quand on a été en contact avec une personne positive. Et je pense que ça fait partie des éléments nécessaires. 

On se heurte quand même à une difficulté, c'est que la génération numérique est la génération la moins concernée directement [par l'épidémie].

Jean-François Mattéi, président de l'Académie de médecine

à franceinfo

Ce sont surtout les personnes âgées, et il est vrai que ces générations-là n'ont pas été nourries à l'informatique et au numérique.

Cette application peut-elle encore jouer un rôle pour lutter contre le virus ?

Je l'espère, mais je sais qu'en tout cas, c'est une première et qu'il y aura d'autres essais et que nous allons progresser. Il faut que les gens se familiarisent, dès lors que, naturellement, tous les principes d'éthique sont respectés sur le secret. La Commission nationale informatique et libertés [CNIL] avait donné son aval après des modifications. Je pense qu'à l'avenir, ce mode de mise en alerte sera développé et il faut apprendre à s'en servir.

Demain les bars et restaurants fermeront à Aix-Marseille et en Guadeloupe, ce sont les bonnes méthodes, les bonnes mesures ?

Quelle est la définition, une des définitions du restaurant et bar ? C'est un lieu de convivialité, on est ensemble. C'est un lieu où il y a des échanges et donc on parle et c'est un lieu où on ne porte pas de masque. Et donc les projections, les postillons, évidemment, ne sont pas bloqués et empêchés. Ces lieux sont des lieux où les risques sont supérieurs, trois fois le risque de la population générale dans un café, deux fois dans un restaurant, donc il est vrai que c'est une première mesure. Je le regrette infiniment, Marseillais que je suis, mais je pense que il faut le faire, et j'ajoute que j'espère que [les restaurateurs et cafetiers] auront des dédommagements à la hauteur de leur perte de chiffre d'affaires. C'est un sacrifice qu'ils sont amenés à faire et pas de leur propre choix. Il n'y a aucune raison qu'ils paient tout seuls les pots cassés d'une épidémie difficile à contrôler.

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