Avec la crise sanitaire, les associations s’inquiètent de la montée de la pauvreté en France
Les associations caritatives tirent la sonnette d’alarme. Selon le Secours catholique, la barre des 10 millions de pauvres devrait être franchie en France. Les Restos du Cœur croule sous les inscriptions alors que sa campagne hivernale débute prochainement.
Une 36e campagne qui s’annonce intense : cette année, les Restos du Cœur s’attendent à voir le nombre de bénéficiaires augmenter de 30 à 40% en raison notamment du contexte sanitaire. L’association lancera son opération hivernale à la fin du mois novembre à travers la France.
Cet été, le nombre de repas distribués avait déjà bondi de 20%. La tendance devrait donc s’accentuer dans les prochaines semaines. "On aura peut-être des commerçants qui vont avoir des difficultés. On aura sans doute des gens pour qui ce sera difficile de venir, et que l’on devra soutenir", prévoit Bernard Bretin, co-responsable des Restos du Cœur de Lons-le-Saunier dans le Jura.
Un sentiment de honte
Beaucoup pousseront donc les portes de l’association cet hiver. Des salariés qui se retrouvent au RSA après avoir perdu leur emploi, des parents de familles nombreuses, des auto-entrepreneurs qui ont égaré une partie de leur clientèle en raison du reconfinement, les cas sont divers. Fanny fait partie de ces nouveaux bénéficiaires qui vont récupérer un peu de nourriture et des produits de première nécessité grâce à l’association. "C’est un sentiment de honte, mais bon, on fait avec".
Selon le Secours catholique, la barre des dix millions de pauvres devrait être franchie en 2020. Un Français sur sept toucherait moins de 1 063 euros par mois, soit le seuil de pauvreté en France. Une aggravation de la situation que les travailleurs sociaux constatent au quotidien sur le terrain. "Tout à l’heure, il y a une mère de famille qui disait ‘moi je n’ai pas de moyen. J’ai trois enfants, j’ai besoin d’ordinateurs, je n’en ai qu’un pour les trois et je n’ai pas d’imprimante. Il a fallu que fasse un prêt pour que mes enfants puissent faire comme les autres’", confie Babeth Souquières du centre social du quartier de Marmiers à Aurillac (Cantal).
Une détresse sociale et économique qui inquiète également les élus. 150 maires et présidents d’agglomération ont signé un appel à l’aide pour les quartiers défavorisés dans une lettre adressée à Emmanuel Macron.
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