"Sans cela nous n'aurions pas eu de travailleurs" : en Allemagne, un pont aérien spécial a été mis en place pour que des saisonniers roumains récoltent les asperges
Lorsque la pandémie de coronavirus a entraîné la fermeture des frontières européennes, les producteurs allemands d'asperges ont cru leur année perdue. Le gouvernement allemand a cependant autorisé l'organisation d'un pont aérien spécial pour que des travailleurs saisonniers roumains viennent récolter le légume.
"Die spargelzeit" : c'est la saison sacrée des asperges en Allemagne. Elle ne dure que trois mois, d'avril à juin, et existe notamment grâce aux travailleurs saisonniers roumains qui viennent chaque année récolter des milliers de tonnes de pointes blanches.
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"Normalement, ils viennent en bus ou en voiture", explique Jakob Jürgen, un des dix plus gros producteurs d'Allemagne, installé dans le Brandebourg à Beelitz, à une cinquantaine de kilomètres de Berlin. Mais cette année, pas de bus, ni de voiture, la saison des asperges commençait au moment où l'Europe fermait ses frontières face à la pandémie de coronavirus.
Des travailleurs arrivés par charters
Il a donc fallu innover. Les producteurs allemands ont obtenu de leur gouvernement l'autorisation d'organiser un pont aérien spécial. "C'était vraiment très cher, déplore Jakob Jürgen, 50 000 euros par vol, mais sans cela nous n'aurions pas eu de travailleurs ici". Les saisonniers roumains et polonais sont donc finalement bien arrivés, applaudis même par l'extrême-droite allemande. Dès 6 heures du matin, leurs silhouettes courbées se distinguent à travers les 250 hectares de champ de Jakob Jürgen. Ils creusent, cueillent, puis recouvrent vite la terre d'une bâche sous un vent glacial.
Une réorganisation totale face au virus
Cette année, il a fallu louer davantage d'appartements pour respecter les règles sanitaires. Pas plus de trois travailleurs par logement, quand ils pouvaient vivre à six dans un 45m² l'année dernière. Il a également fallu multiplier les rotations des bus, qui ne peuvent plus emmener que 15 ouvriers à chaque fois contre 50 auparavant. Une année compliquée donc, mais c'est le prix pour que Jakob Jürgen sauve son exploitation et pour que les Allemands puissent célébrer la fête de l'asperge.
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