Cet article date de plus de quatre ans.

Retour à l’école : "La relation des communes et des familles" va être "essentielle" pour restaurer la confiance des parents, réagit la PEEP

Les annonces d'Edouard Philippe sur l'école "semblent quand même plutôt aller dans un sens d'une sécurité plus importante que ce qu'on pouvait imaginer à un moment", estime le porte-parole de la fédération des parents d’élèves de l'enseignement public

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
"Nous déciderons fin mai si nous pouvons rouvrir les lycées, en commençant par les lycées professionnels, début juin", a annoncé Edouard Philippe, le 28 avril à l'Assemblée nationale. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

"La relation des communes et des familles" va être "essentielle" dans le retour des élèves à l’école à partir du 11 mai, estime Hubert Salaün, porte-parole de la PEEP, fédération des parents d’élèves de l'enseignement public, mardi 28 avril sur franceinfo. Réagissant au discours d'Edouard Philippe à l'Assemblée nationale, le représentant de la PEEP affirme également qu’il n’y aura pas de rentrée sans la confiance des enseignants.

>> Déconfinement : suivez en direct les débats liés à la présentation du plan d'Edouard Philippe

franceinfo : Quelle est votre réaction générale à ce plan de déconfinement ?

Hubert Salaün : Finalement, pour l'école, il n'y a pas énormément de changements. On savait que ça allait demander beaucoup de travail. Le calendrier est sans doute détendu, donc ça va mettre moins de pression aux écoles. Quand elles seront prêtes elles pourront accueillir les élèves. Les conditions, on les connaissait déjà un peu avant, donc là-dessus, on sait maintenant que pour les lycées, il faudra peut-être attendre le mois de juin. On pensait plutôt au 18 mai. On va nous laisser plus de temps pour travailler, plus de temps aux équipes, plus de temps aux municipalités, aux collectivités locales, pour s'adapter et pour faire une rentrée calibrée, établissement par établissement.

S’ils voient que les maires s'engagent, si les maires assurent une bonne qualité de vie à l'établissement et au niveau du périscolaire, au niveau de l'accueil de midi, là les parents pourront faire confiance.

Hubert Salaün, porte-parole de la PEEP

Pour les maternelles et les primaires, à partir du 11 mai, c'est une réouverture progressive sur la base du volontariat. Qu'est-ce que vous entendez par là et comment est-ce que vous pouvez redonner confiance aux parents ?

Sur la base du volontariat, ce sera le libre choix aux familles. Après, pour les maternelles, par exemple, il ne se pose pas vraiment la question de la continuité pédagogique. Les familles mettront (leurs enfants à l’école), si elles le souhaitent en fonction sans doute de leurs propres contraintes de travail, de vie familiale. Là, il faudra de la confiance de la part des familles. Après, au niveau du collège et du lycée, ce qui nous importe nous, c'est que les élèves puissent continuer à travailler. Il ne faut pas qu'on reste dans une incertitude non plus. Il ne faut pas que ce troisième trimestre soit complètement perdu pour la scolarité des élèves parce qu'on voit bien que l'année prochaine, ça va être aussi extrêmement compliqué. Il faut aussi que ces élèves-là continuent à travailler, à progresser et que l'accueil soit de bonne qualité quand ils pourront revenir. Il va falloir qu’il y ait des signes qui soient montrés. Je pense par exemple que ce qui va compter beaucoup au niveau du primaire, c'est l'engagement des mairies, parce que les parents sont peut-être méfiants vis-à-vis de ce qui se passe au niveau du gouvernement, au niveau des ministères. Mais la mairie, c'est aussi une relation de confiance entre les parents et leur maire. Je pense que cette relation va être essentielle, la relation des communes et des familles.

Un nombre d'élèves limité à 15 par classe et des mesures d'hygiène très strictes exigées par le gouvernement pour une reprise des cours, est-ce que cela vous semble compatible avec la réalité d'une école ou d'un collège, d'un lycée ?

Je crois que de toute façon, on n'a pas le choix. Et quand on parle de 15, il y a des endroits dans lesquels ce sera 10, il y a des endroits dans lesquels ça pourra être éventuellement plus s’il y a des grandes salles, donc on est contraint. On n'a pas le choix. Il faut bien s'adapter. Si le vaccin arrive dans un an, on ne va pas non plus laisser les élèves sans scolarité, sans suivi. Il se pose beaucoup de questions : les questions d'orientation, les questions d'élèves en décrochage. Il faut bien continuer à travailler.

Est-ce que la rentrée du 11 mai vous paraît compliquée ?

On va voir un peu comment ce dialogue se fait aussi avec les enseignants. De toute façon, il n'y aura pas de rentrée sans confiance des enseignants. On en est convaincu. Il est clair que si les enseignants ne reprennent pas le travail, il n'y aura pas d'école. Après nous, les annonces qui sont faites là, nous semblent quand même plutôt aller dans un sens d'une sécurité plus importante que ce qu'on pouvait imaginer à un moment. La preuve, c'est qu'on laisse quand même le temps aux équipes de travailler. Donc, je pense qu'on peut, peut-être calibrer les choses pour les élèves qui en ont le plus besoin. On ne verra sans doute pas tous les élèves rentrer, mais peut-être qu'il y a quand même des choses à faire aussi pour ces élèves-là. À un moment, il y a aussi des élèves qui ont besoin de revenir un petit peu dans le cadre de l'Éducation nationale, parce que pour eux, la vie en dehors de l'école est aussi difficile.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.