Remerciements d'Emmanuel Macron au monde agricole : "Les paroles ne sont pas suivies par les actes" réagit la Confédération paysanne
Nicolas Girod, le porte-parole du syndicat agricole, dénonce l'attitude de la grande distribution qui continue selon lui, durant l'épidémie du coronavirus, à mettre une pression "démente" sur les producteurs.
Emmanuel Macron s'est rendu dans le Finistère mercredi 22 avril, où il a visité une exploitation agricole ainsi qu'un supermarché. Le chef de l'Etat est allé, dit-il, "remercier les salariés qui permettent de nourrir le pays" durant l'épidémie de coronavirus et alors que la France reste confinée jusqu'au 11 mai.
"Les paroles ne sont pas suivies par les actes", a regretté sur franceinfo Nicolas Girod, le porte-parole national de la Confédération paysanne. Le gouvernement "avait les moyens, auparavant, de poser des actes", estime le syndicaliste en faisant référence aux États généraux de l'alimentation. "Emmanuel Macron devait réorganiser les filières agricoles, revaloriser le monde paysan. Aujourd'hui, il nous explique qu'on est en deuxième ligne, qu'on est sur un métier, une filière d'utilité publique, vitale. Par contre, quand il a fallu poser des actes et revaloriser économiquement ces filières-là, il n'a pas été au rendez-vous.", estime Nicolas Girod.
Depuis le début de la crise sanitaire, la Confédération paysanne demande à prioriser "les activités vitales que sont la santé, l'agriculture et l'alimentation". Le syndicat agricole souhaite que soit "dirigés vers ces secteurs vitaux les moyens de protection, pour que tous les travailleurs et travailleuses soient assurés de travailler dans des conditions de sécurité sanitaire les meilleures possibles", argumente Nicolas Girod. La Confédération veut également "veiller à ce qu'il n'y ait pas de distorsion de concurrence entre les différentes formes d'agriculture".
"Pression démente" de la grande distribution
Le porte-parole de la Confédération paysanne avoue "sauter au plafond" quand Emmanuel Macron va soutenir la grande distribution "dans sa capacité à être solidaire et responsable". Selon lui, "on voit qu'en état de crise, la grande distribution peut être solidaire sur l'écoulement des volumes, mais elle continue toujours à mettre une pression démente sur la production agricole et à nous compresser encore un peu plus".
Les agriculteurs sont "dans un état d'esprit volontaire" durant cette crise, affirme Nicolas Girod, en assurant la production et l'approvisionnement des circuits de distribution et en mettant en place "des méthodes de vente alternatives pour permettre au plus grand nombre d'accéder toujours à une alimentation de qualité choisie et de proximité si possible". Mais la Confédération paysanne attend "des signes forts" de la part du gouvernement. Et elle appelle à "repenser" le modèle agricole pour "qu'aucun agriculteur ne disparaisse".
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